Omega Sound Fest

Omega Sound Fest
Sujet : Catégorie : Chroniqueur : Date :
Omega Sound Fest 2021
Festival AnnaHell
15 & 16 Octobre 2021
@Metalleux de France

 

Les 15 et 16 octobre 2021, c’est en terre angevine que je me rends pour écouter la terre trembler à l’occasion de l’Omega Sound Fest. Rendez-vous donc au centre culturel Jean Carmet de Mûrs-Erigné, salle de spectacle d’une taille tout à fait raisonnable, permettant d’installer plusieurs stands de merch, une buvette à l’intérieur, de proposer une scène loin d’être ridicule et d’occuper l’espace extérieur en d’autres systèmes de restauration.

Dès l’arrivée on tombe sur une file d’attente. Mais pas pour entrer, enfin pas à l’heure où je me suis présentée, mais bien pour acheter les jetons donnant accès à la buvette du festival. L’Omega Sound Fest c’est un festival à moitié cashless : jetons pour la buvette officielle, cash pour les foodtrucks et le merch. Ce n’est peut-être pas la formule la plus efficace, aux vues de la file d’attente pour obtenir ses jetons, toujours est-il que ça nous indique une chose : le public est au rendez-vous !

La première soirée s’ouvre avec Grand Master Krang, trashers locaux qui font monter la sauce comme il se doit dans la fosse ! La partition est bien exécutée, les gars sont contents d’être sur scène et nous, d’être dans la fosse, alors que demande le peuple !

Alors que l’énergie monte encore parmi les badauds, il est temps d’accueillir Smash Hit Combo, et s’il y a bien une chose qu’on ne peut pas leur enlever, c’est que ces mecs ont la patate ! Pour moi c’était un peu les retrouvailles, après les avoir croisés en 2016, et j’en avais gardé un souvenir hyper positif, d’une énergie, d’une personnalité, d’un lien fort avec le public… et ça ne loupe pas. C’est un vrai carnage dans la fosse, un bordel comme peu savent le mettre. Le rapcore est efficace, invite au jump, et les références gaming font réagir dans la foule. Les gars savent comment faire, et le font bien !

Pas facile de passer après les hardcore gamers n’est-ce pas ? Sauf si on s’appelle Sidilarsen. Ce groupe, c’est une de mes grandes découvertes de 2019, arrivée par hasard alors que j’allais soutenir un pote qui faisait leur première partie à Paris. Et quelle claque ! Pour être tout à fait honnête, c’est leur nom sur l’affiche qui a achevé de me décider à faire quatre heures de route pour me rendre à Mûrs-Erigné. Une maîtrise instrumentale parfaite, un genre impossible à ranger dans une case, des paroles qui débordent de sens et une présence scénique inimitable… Quoi ? Je suis une fangirl dîtes-vous ? Et ben que la fosse me donne tort, vu le nombre de beignes que j’ai prises en étant collée aux barrières, c’est que ça bagarrait bien comme il faut derrière !

Arrivé 22h, après tant d’émotions, il nous faudrait bien un petit calmant. Et ben c’est râpé, puisque c’est Black Bomb A qui entre dans la place. J’ai besoin de vous faire un dessin ? C’est le CARNAGE dans la fosse, et sur scène. Les gars te retournent tout avec leur punk hardcore de l’espace. Ça braille dans tous les sens, ça slam, ça hurle, les consignes volent… bref, vous l’aurez compris, Black Bomb A qui fait du Black Bomb A !

La transition est toute faite vers Tagada Jones qu’on ne présente plus. Bien que je trouve l’amorce un peu scolaire, c’est une jolie fin de soirée qui s’amorce !

 

Jour 2, sportif. Sportif car il a fallu taper l’aller-retour à pied jusqu’au logement pour présence de gourde et bouffe dans le sac à dos, alors que la veille ça n’avait posé aucun problème. Résultat, on est à la bourre pour la prog. Pas grave, Nervous Decay nous fait vite oublier nos déboires avec un death un peu timide et maladroit bien qu’entraînant.  Perso je trouve original d’ouvrir la soirée sur un genre relativement peu « grand public », mais j’apprécie l’audace. D’ailleurs, on verra que la programmation de ce samedi est tout sauf classique.

En effet, on continue avec Arcania, les trashers de l’extrême. Vous l’aurez compris, c’est sans transition aucune qu’on se retrouve écrasé par la rythmique infernale des Angevins. Ça monte tranquillement dans la fosse, les jambes commencent à secouer gentiment, les nuques s’échauffent, les doigts se lèvent dans les airs.

Et attention, je vous le donne en mille, sans transition on arrive sur… BlackRain et son glam metal. Oui, bah pourquoi pas ? Alors j’avoue que le démarrage est compliqué, quand on sort du trash, difficile de se remettre dans l’ambiance. Enfin, ça ne dure que quelques minutes car bien vite on est emporté par la superbe maîtrise d’un chanteur qui va chercher des notes bien perchées et une jolie composition musicale. Le set passe sans qu’on ne crie gare, et c’est une des très jolies découvertes de l’Omega Soud Fest !

Il est plus de vingt-et-une heures, on ne sait pas sur quel pied danser mais une chose est sûre, dans la fosse on est prêts !  C’est sur cette ambiance qu’arrive alors Betraying The Martyrs. Le nom ne vous est sûrement pas inconnu, par contre, le public est surpris par la présence d’un nouveau venu, Rui Martins, qui succède à Aaron Matts dans le rôle de frontman et qui vient défendre son titre pour la première fois en live. Autant vous dire que le monsieur ne se perd pas en présentation, ne demande l’avis de personne et balance son metalcore à qui voudra bien l’entendre sans demander son reste. Ça pose les bases. En même temps le gars maîtrise sa voix saturée sans l’ombre d’une difficulté et nous, on se laisse porter sans poser de questions. J’émettrais un petit bémol sur les vocalises de Victor Guillet qui manquent un poil de justesse à mon goût, mais on ne peut blâmer personne, l’Omega était l’occasion du retour au live pour un paquet de groupe, et il faut sûrement un peu de rodage.

C’est déjà l’heure de la messe. La messe noire de Rotting Christ. Les Grecs proposent leur black metal sans fioriture avec des jeux de lumière rouge sang qui jouent l’ambiance anticatholique. C’est bien fait de bout en bout, somme toute un bon moment passé dans les ténèbres.

On clôture la soirée sur le premier enchaînement que je trouve logique avec The Great Old Ones. Sincèrement, je crois que ce groupe est complètement à part. Les gars arrivent complètement cachés par des capuches ultra couvrantes en mode mage noir, les micros sont habillés de symboles occultes et là on te débite un morceau d’une noirceur extrême, violent et pourtant bizarrement envoûtant. Perso je me suis retrouvée bouchée bée à regarder ce que j’appellerais presque un « spectacle » tant l’ambiance était exceptionnelle. Alors c’est clairement pas pour tout le monde, d’ailleurs la salle s’est quelques peu vidée en cette fin de soirée, mais si vous avez l’occasion de les croiser en live, ca vaut le coup d’y jeter un œil sérieux.

C’est ainsi que se clôture l’Omega Sound Fest. Ce qui m’a frappé sur ce festival, c’est sa programmation complètement hétérogène le deuxième jour. Est-ce qu'il y a des règles établies en la matière ? Vous avez quatre heures. Et moi aussi, enfin, pour rentrer au bercail et redescendre car j'en ai vécu des ascenseurs émotionnels en deux jours... En attendant, je suis curieuse de voir ce que l'affiche 2022 nous réserve et je suis sur le pied de guerre pour venir me prendre quelques beignes en Maine-Et-Loire !

AnnaHell


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