Yarotz en interview à l'occasion de la sortie de leur nouvel album !

Bonjour à vous.

Yarotz est un projet plutôt atypique.
Je vous laisse le présenter en quelques mots.

Yarotz est un power trio qui existe depuis 2020, composé de Vincent, basse-chant, Enzo à la batterie et de Fabien (moi) Guitare-Chant. Le groupe mélange le punk-hardcore, le metal extrême et le postmetal pour aboutir à une musique que nous aimons définir comme énergique, agressive, liée par des mélodies sombres.

La plupart des membres viennent d’un autre groupe du Ch’Nord, JUNON.
Pourquoi vous retrouver dans cet autre projet ?

Le groupe est né entre la fin de General Lee et la naissance de Junon. Nous étions tous dispatchés en France, et après une période de « pause musicale » de deux ans, j’ai voulu reformer un groupe avec une formation plus petite, découvrir le chant et renouer avec mes influences plus agressives.

Pour être musicien, il ne faudrait pas être un peu schizophrène (lol) ?

En quelque sorte, la musique est un art qui nous suspend entre ici et ailleurs. Lorsque tu es dans un processus de création, tu as les pieds ancrés au sol mais la tête perdue quelque part entre des riffs, des rythmiques et le message que tu veux alors faire passer. D’ailleurs, lorsque je suis dans cette phase, la conversation avec moi peut-être difficile. Je suis présent sans être là à la fois. Je trouve que Disney a très bien réussi à mettre ça en image dans le dessin animé Soul.

A travers la scène, la musique nous permet d’extérioriser ou être habité par notre musique et très souvent dévoilé des facettes de nos personnalités que nous gardons habituellement pour nous.

Comment arrivez-vous à maitriser autant des styles aussi différents ?

Je te remercie, je prends ça pour un compliment.

Vincent et moi jouons depuis plus de 20 ans dans des groupes. On a roulé notre bosse comme on dit.  A 16 ans, mon premier groupe était un groupe de black death metal, où on essayait de mélanger Emperor et Deicide… Par la suite, avec la découverte d’autres styles de métal tels que le hardcore, d’autres projets ont suivi en passant par le hardcore chaotique ou le noise punk… Pour résumer ce sont nos expériences dans ce registre musical qui nous permet d’avoir cette liberté de naviguer entre les différents styles. Et puis, on aime sortir des sentiers battus. Cela peut être déroutant pour celui qui nous écoute, surtout s’il aime poser des étiquettes !

Revenons à Yarotz.
Comment est né votre premier album ?

Notre première démo est sortie en 2019 sous le nom de The Third Eye, et au même moment, nous avons intégré une structure d’accompagnement de musique actuelle : le XL Tour avec comme parrain Christian Andreu de Gojira. Ils ont joué un rôle de catalyseur en nous permettant de nous projeter vers l’objectif de l’album et en nous préparant de la manière la plus pro possible. Ce processus a pris plus de deux ans. C’est une expérience très enrichissante qui nous a permis de faire de belles rencontres. J’en profite pour les remercier !

Qu’avez-vous voulu raconter à travers cet album ?

Vincent et moi avons eu la même volonté de mettre en texte des faits qui nous révulsent, d’écrire sur des penchants de notre société dans lesquels nous ne nous reconnaissons pas. Cela a presque eu des vertus thérapeutiques.

Nos textes racontent la honte que l’on peut -devrait- avoir en regardant à l’état du monde que nous laissons à nos enfants, les pressions sociales que l’on peut subir quand nous ne rentrons pas dans les cases, l’écrasement d’une majorité de personnes par une minorité d’individus au nom de l’argent, le système patriarcal… il y a tellement de sujets qui nous font réagir… Si je prends l’exemple d’Impunity, nous avons écrit ce texte après la découverte de l’affaire Matzneff (écrivain célèbre, membre de l’académie française, ayant un penchant, connu par ses pairs, pour les petits enfants). 

Au moment de la synthèse des différents morceaux pour le choix du titre de l’album, nous avons fantasmé l’idée des Erinyes, qui dans la mythologie grecque persécutent pour l’éternité les âmes mauvaises et malveillantes. Yuki Watanabe, artiste japonaise, nous a mis en image « la pesée du coeur » de la mythologie Egyptienne à la façon Yarotz sur la pochette de l’album.

Musicalement, vos morceaux sont très riches.
Où trouvez-vous votre inspiration ?

Nos inspirations sont très diverses et très larges, à l’image de ce que l’on peut écouter. Converge pour moi ou Tool pour Enzo font partie de nos piliers, mais tu pourras peut-être ressentir du Russian Circles pour les passages plus mélodiques…

Vous devez avoir hâte de retrouver la scène…

La scène nous permet de rencontrer des gens, d’échanger, d’être pleinement ce que nous sommes. Sur scène, nous sommes habités par notre musique, nous aimons lui donner une autre dimension. Et lorsque sur scène, tu arrives à te connecter avec le public et partager la même émotion, c’est juste génial. C’est pour cela que nous faisons de la musique.

Comment vous voyez dans 10 ans ?

Un pied sur le retour, dans une grande salle, de l’autre côté de la planète…

Si je pouvais exaucer un de vos vœux, lequel serait-il ?

Faire des concerts dans plein d’endroits différents ! Partager la scène de groupes que nous avons toujours suivi et aimé ! … Mais si je n’ai le droit qu’à un seul voeu, j’ai au fond de moi ce rêve de gosse de partager la scène avec Metallica… ;) ce rêve sera partiellement réalisé en jouant au Hellfest, mais bon ce ne sera pas sur la même scène.

Merci beaucoup pour le temps accordé à Metalleux de France.
On vous souhaite plein de réussite et on a hâte d’entendre la suite !

Un grand merci à vous ! On invite tout le monde à venir nous voir près de chez vous en concert et dans l’attente, vous pouvez nous suivre sur Facebook, Instagram, pour suivre notre actualité, à très vite…