Un romantisme français enivrant


4/07/2022
Nous espérons que les Gonezilla ne nous en voudront pas trop pour cette publication tardive d’une interview que nous avons menée fin avril pour la sortie de leur nouvel album Aurore. Aurore est le troisième album du groupe lyonnais, mais le premier avec Karen, leur nouvelle chanteuse et également membre de Octavus Lupus, qui apporte un nouveau souffle à un groupe en quête d’orientation. Merci à Karen et Clément pour cet échange sincère sur la dimension artistique de leurs vies respectives. [Rencontre avec Karen Hau, chant, et Clément Fau, Bassiste et fondateur, par François Capdeville
Je viens de regarder le clip de votre single Cendres. Je me demandais si la cave n’était pas trop petite pour répéter à cinq…
Clément : J’avoue… (rire) Il a fallu trouver les bonnes positions pour pouvoir tourner le clip. Ce clip est important car c’est aussi la première fois que Karen nous rejoignait à Lyon pour répéter avec nous.
Karen : C’était quand même un baptême du feu. Je crois qu’à peine arrivée nous avons démarré avec un shooting, puis répet' et enfin tournage.
Gonezilla, c’est une femme au chant accompagnée par un groupe masculin. Comment s’est formée Gonezilla ?
Clément : Le fruit du hasard. Nous nous sommes tous rencontrés via des petites annonces. Et quand nous avons commencé à écrire, nous avions en tête certaines références comme Draconian qui a l’art d’alterner les chants féminin et masculin. Pour nous, c’est la formation idéale. D’ailleurs quand nous nous sommes séparés de notre première chanteuse, nous n’avons jamais songé à prendre un homme au chant. Par contre, dans notre nouvel album, nous avons cherché à pousser un peu plus les voix masculines.
Qui a écrit les textes d’Aurore qui sont d’une grande poésie ?
Karen : L’écriture des textes est répartie entre Julien, notre guitariste et moi-même. Par contre c’est lui qui écrit quasiment toute la trame musicale. En termes d’écritures, nous sommes très inspirés par les univers baudelairiens.
Du coup, hors littérature, quelles sont vos principales influences ?
Clément : nous avons des goûts très éclectiques. Par exemple, j’écoute beaucoup de Doom et de Black.
Karen : Quant à moi, j’ai une culture classic rock. J’écoute beaucoup de Metal progressif et de Metal Symphonique, ce que les garçons aiment moins !
Clément : le point commun des membres du groupe est une sensibilité pour les musiques sombres.

Clément Fau, bassiste et chanteur, et Karen Hau, chanteuse [photo : François Capdeville]
En Haidou est l’un de vos titres et décrit le monde de l’invisible… Êtes-vous sensibles aux religions anciennes ?
Karen : Haidou sont les Enfers dans la mythologie grecque. Rappelons que tous les vivants finissaient en enfer dont le concept est très différent de celui du christianisme. Les Enfers étaient composés de régions différentes. Nous ne pratiquons pas les vieilles religions, mais nous y voyons beaucoup de poésie.
Superbe artwork... Un mot sur la couverture de l’album ?
Nous avons repris une toile du peintre anglais John William Waterhouse qui est un peintre du XIXeme siècle. "Echo et Narcisse" est une peinture aux couleurs très vives, très printanières. Pour mieux correspondre à l’ambiance sombre de l’album, on a joué sur la saturation pour lui donner un côté sombre et mélancolique.
Vous avez repris la scène avec plusieurs concerts dont notamment un concert mémorable au Ferrailleur à Nantes…
Clément : Oui. Nous avions retrouvé Lux Incerta, Conviction et Maudits. Beaucoup de plaisir à remonter sur scène dans une salle pleine ! Nous avons eu une superbe expérience dans des conditions excellente en présence de groupes talentueux. Je me souviens que les deux premiers morceaux ont été un peu stressants, car c’était notre premier concert depuis le début de la pandémie et puis j’ai vu ces deux filles dans le public en train de danser. Et ça m’a fait du bien.
Karen : j’ai adoré ce concert. Il y a eu une osmose avec le groupe. En tant que chanteuse, j’étais ravi de partager le chant avec Florent. Les interactions étaient très fluides. Nous avons aussi fait notre release-party le 13 avril dernier à Lyon au Rock n' Eat.
Prochains projets de scène ?
Clément : Nous sommes en recherche de dates. Nous vivons une période compliquée car après deux ans de concerts reportés, les salles sont très sollicitées. La plupart des salles sont bookées sur deux ans ! Mais on va essayer de faire le maximum, car nous sommes un groupe de scène.
Un dernier mot pour les lecteurs ?
Clément : si vous avez une sensibilité pour la littérature et la posée mélancolique, allez jetez une oreille à ce que nous faisons. On a la chance d’avoir une belle scène française, avec plein de groupes talentueux. Déplacez vous au concert, achetez du merch. Les groupes indé investissent beaucoup de temps et d’argent. Un coup de pouce est toujours le bienvenu
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