TSAR LES CINQ JOYAUX DE LA COURONNE

"Le Baron est à la recherche de nouveaux adeptes…"
Chez Metalleux de France, on a la chance de recevoir et de découvrir beaucoup de musique. Qu’il s’agisse de cadors de la discipline, de curiosités ou de groupes prometteurs, ce n’est pas l’ennui qui nous guette !
Mais en ce début d’année 2023, il y a un groupe en particulier qui a retenu notre attention, et que nous avions envie de mieux connaître et de vous faire découvrir. Bienvenue donc chers lecteurs dans l’univers torturé du Metal moderne du Baron et de ses disciples, où soif du pouvoir et de reconnaissance sont les maîtres mots.

Visuel TSAR Blason @Moonkey Tattoo
TSAR est un groupe nantais qui fait beaucoup parler de lui depuis la sortie de leur premier album ‘Acte I’. Le groupe se fait remarquer lors de performances grandiloquentes. Leur côté théâtral fait mouche et met d’accord le Nantes Metal Fest dans un Ferrailleur complet. Leur programmation à l’affiche du Hellfest du côté de la Hellstage prouve bien que la formation est vouée à grandir et s’exporter. Côté musique, le groupe propose un style hybride aux influences multiples (Stoner, Metal Moderne, Nu Metal), toujours caractérisé par un dénominateur commun : un son très lourd avec une excellente maîtrise instrumentale. Une formation à suivre de près donc !
Bien que farouchement apolitiques, il nous faut bien concéder que le Baron nous a embrigadés.
L’interview a été réalisée par Théo Sanchez Lucu avec en invités Romain (guitariste de TSAR) et Kyrian (chant et frontman, alias Baron).
Quel est votre genèse en tant que musiciens, et quelles-sont les prémices de TSAR ?
Romain : L’aventure musicale débute lorsque j’étudiais au CFMP, une École de Musique à Nantes. J’ai rapidement rencontré des potes musiciens avec qui nous avons formé le pré TSAR : SIRUS. Il y avait Jules, et Thomas, respectivement bassiste et batteur du groupe, qui font toujours partie de l’aventure aujourd’hui, et Léo notre ancien guitariste. Nous nous sommes résolus à rester tous les quatre dans un premier temps car nous avions du mal à trouver un chanteur qui collerait avec l’univers que l’on commençait à bâtir, jusqu’au jour ou via une petite annonce sur internet nos chemins se sont croisés !
Le Baron : De mon côté, j’ai fait beaucoup de choses avant de me consacrer à la musique, notamment du théâtre et de la danse. Je viens d’un coin plutôt rural où il n’y a pas forcément beaucoup de musiciens… J’ai eu l’occasion d’intégrer une première formation, Purpulse, où nous cherchions désespérément un bassiste. J’ai donc fini par m’y mettre en plus du chant. L’apprentissage de la basse m’a beaucoup apporté notamment par rapport à ma manière de ressentir la rythmique ! Quelques années après, j’ai eu envie d’intégrer une autre formation où je ne me consacrerais plus qu’au chant, afin de me sentir plus libre d’incorporer un aspect théâtral dans mes performances, avec l’idée de mélanger ces deux univers qui me sont chers. La magie a fini par opérer lorsqu’à mon tour j’ai déposé une petite annonce sur le même site que Romain. Leur univers m’a captivé, et malgré un peu d’appréhension face à ce nouveau défi, les choses sont allées plutôt vite ; les répétitions, les concerts, les premières créations… Aussi bien musicalement qu’humainement, ça l’a fait direct.
Avec des parcours singuliers et des influences musicales différentes, comment avez-vous réussi à faire tenir un tel condensé d’influences musicales dans cet album tout en restant cohérents ?
Romain : nous venons d’univers différents mais de manière très spontanée nous nous sommes retrouvés sur une même planète. La musique en a découlé plutôt naturellement et les flux créatifs ont su converger. On avait à cœur de casser les codes en se forgeant une identité originale et singulière.

Artwork Album "ACTE I" @Hendy Mary
Au vu de la tracklist de l’album et des thèmes abordés, j’ai bien l’impression que nous sommes face à un album concept. Jouez-vous l’album dans l’ordre lors des concerts ou les morceaux sont-ils interchangeables ?
Le Baron : Il peut arriver que certains morceaux bougent ici et là dans le set mais la setlist et la tracklist ne divergent pas tant que ça. Cet album est effectivement pensé comme un album concept.
Romain : Pas mal de choses étaient plus ou moins préétablies avant l’arrivée du Baron, et lorsqu’on a vu ses textes et ses propositions, une sorte d’émulation s’est créée.
Comment se sont déroulées les sessions d’enregistrement de l’album et qu’elles en étaient les coulisses ?
Le Baron : Tout commence pendant la période du Covid... Nous n’avions plus d’actu, plus de concerts et donc plus de revenus… Nous avons pris le parti pris d’organiser un crowdfunding. Nous avons bénéficié d’une importante vague de soutien - dont nous sommes encore très reconnaissants - qui nous a permis de bien faire les choses en réservant un mois en studio avec Arthur Lauth de Brown Bear Recording à la baguette. Il nous a aidé à tirer le meilleur de nous-mêmes et à sublimer notre son, jusqu’à que l’on trouve notre ADN sonore.

Le Baron sur scène @Pauline Lévêque
Qui est le Baron présenté sur cette pochette d’album ?
Romain : L’idée principale au centre de l’univers de TSAR est “la soif du pouvoir de l’homme”, et le Baron en est en quelque sorte son allégorie.
Le Baron : Pour expliciter, le Baron cherche par tous les moyens à étendre son influence sur le plus grand nombre de personnes possible, et c’est moi qui l’incarne sur scène. D’ailleurs la photo de l’artwork est représentative de son persona et notre jeu de scène : un visage très blanc dans une obscurité dominante, le sourire en coin qui laisse entrapercevoir son esprit malade et décalé, l’expression confiante d’un dictateur, etc. D’ailleurs quand on fait de la promo comme aujourd’hui, je m’adresse aux gens sans maquillage, en mode décontracté, ce qui n’est pas indissociable de ma personnalité sur scène puisque le Baron, comme moi, cherche à attirer la sympathie.
Romain : Nous sommes dans un esprit très codifié, avec des symboles forts : la main au-dessus de la couronne qui montre l’avidité et la soif de pouvoir, les deux corbeaux de part et d’autres… Même notre place à nous au dos de l’artwork avec le visage dans l’ombre… Tout est là pour semer le doute. Cette soif de pouvoir de l’Homme est un concept universel : elle remonte à la nuit des temps, et c'est pourquoi nous jouons énormément sur l’intemporalité, les codes et les symboles en mélangeant les époques.
Quel est la place des autres musiciens dans l’ascension du Baron ?
Romain : Nous sommes les acolytes du Baron .Nous sommes là pour l’aider à arriver à ses fins, mais tels des ministres corrompus, nous cherchons également à grapiller notre part du gâteau. Nos personnalités sont amenées à évoluer, notamment sur “Acte 2”. Nous travaillons déjà sur des costumes qui évoqueront les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse et nous permettront de développer nos entités. Nous pensons également à découper notre spectacle, de manière à ce que chaque musicien ait son “moment de gloire” (via l’instrumentation ou des morceaux spécifiques, par exemple). On aimerait faire naître d’autres dimensions dans le spectacle, et donner à voir de nouvelles facettes du Baron.

Le groupe TSAR @Pauline Lévêque
Autant, votre musique s’est matérialisée de manière spontanée, autant vous avez énormément travaillé sur l’aspect scénique de TSAR. Les idées de mise en scène sont-elles venues avant ou après dans le processus ?
Le Baron : Jusqu’à présent, l’aspect scénique est venu se calquer sur les morceaux déjà créés, mais pour “Acte II”, les choses seront différentes. L’univers étant déjà créé, nous allons pouvoir travailler les deux conjointement, ce qui nous stimule et motive d’autant plus.
Aimeriez-vous mettre en image l’un de vos morceaux à travers un clip ?
Le Baron : C’est dans les tuyaux depuis un bon moment à vrai dire. On a une tonne d’idées et nous savons que pas mal de nos morceaux et notre univers ont du potentiel.
Romain : Celui auquel on a le plus pensé est Modern Suicide, car c’est celui qui correspond le plus à la trame générale de l’album, et nous avons déjà quelques idées de mise en scène. Ca parle de tout ce qui tue l’homme, comme l’humain se suicide sans sans rendre compte par sa surconsommation en tout (bouffe, énergie, etc). C’est un thème assez actuel, qu’on aimerait bien traiter, mais on se laisse encore le temps de la réflexion.
Vous avez récemment accueilli un nouveau guitariste dans vos rangs. L’arrivée d’un nouveau musicien a-t-elle apporté quelque chose sur le plan créatif et sur l’exécution des morceaux ?
Le Baron : Rodin a redonné un coup de souffle important à TSAR. Il s’est très vite adapté à notre univers et a pris sa place sur scène comme s’il avait toujours été parmi nous. Au niveau de l’influence, on la sentira plus sur le deuxième album où il aura l’occasion de complètement s’impliquer dans le processus créatif. Cela fait plaisir de se retrouver comme au départ, à savoir cinq gaziers qui regardent dans la même direction.

Affiche du Nantes Metal Fest 2022
Vous avez récemment brillé avec votre concert sold out dans la salle mythique du Ferrailleur, lors du Nantes Metal Fest. Comment vous êtes vous préparés pour cet évènement ?
Le Baron : C’est une petite victoire. Quand François [NLDR : le programmateur du NMF] nous à fait cette proposition lors de notre release party, nous étions très enthousiastes. Le Nantes Metal Fest représente quelque chose de spécial pour nous, car on joue devant un public plus large constitué de passionnés mais aussi de musiciens, d’orgas et de gens du milieu. Je pense que l’on s’en est plutôt bien sortis au vu des retours très positifs qu’on a eus.
Romain : On a toujours eu la chance d’avoir pas mal de gens qui nous suivent mais cette fois, on a joué devant une majorité de gens qui ne nous connaissaient pas, ce qui a rajouté un challenge. Pour l’occasion, on a mis les petits plats dans les grands en présentant un nouveau morceau et de nouveaux éléments scéniques.
Pas mal d’actualités arrivent au portillon pour 2023, quel est le tour de force que vous aimeriez réaliser en cette nouvelle année ?
Romain : On va avoir l’opportunité de se produire au Hellfest, sur la Hellstage en juin, ce qui est vraiment un truc de dingue, d’autant plus qu’on est venus nous chercher, ce qui est d’autant plus satisfaisant. On bénéficie pas mal de l’aide de Stit, de La Nouvelle Maison de Disque, qui est un super entremetteur et qui nous met en avant sur plein de projets et de concerts.
Baron : On aimerait aussi sortir notre clip et s’attaquer à la suite avec l’acte 2, qu’on aimerait pouvoir finaliser d’ici la fin de l’année afin de battre le fer tant qu’il est chaud et de vous le présenter au plus vite.

TSAR en tournée 2023
Dans un groupe en pleine évolution comme le vôtre, aimeriez-vous rejoindre un label, aussi bien pour la composition du second album que pour les tournées, afin de déléguer cette partie-là et de vous concentrer uniquement à vôtre musique ?
Romain : Effectivement, c’est en pourparlers. On en est rendus à un stade où nos ambitions demandent beaucoup de moyens, de réseau et de personnel. On a beaucoup d’idées et d’envies pour faire évoluer nos prestations, mais nous ne sommes pas producteurs, tourneurs, costumiers, éclairagistes… Si on veut passer ce tour de force, on va devoir s’entourer et travailler avec des personnes qui croient en nous, et qui nous assisterons dans la mise en scène.
"Le Baron est à la recherche de nouveaux adeptes…"
Théo
Line-up :
Kyrian Liberge aka le Baron : Chant
Rodin Gueneheux : Guitare
Thomas Belouin : Batterie
Jules Chauchet : Basse
Romain Payen : Guitare
ACTE I Tracklist :
1. Blow
2. Modern Suicide
3. Sciophobia
4. Crown Me
5. Prelude
6. Blindfolded Murderer
7. Some People
8. Interlude
9. Jiggle Up
10. Fear Of Tomorrow
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