PALISADES - Reaching Hypercritical

Genre : Pays : Label : Sortie :

Rock Alternatif / Metalcore USA
Rise Records
22 Juillet 2022

Note finale : 6 / 10

 [13 Novembre 2022]

Palisades est un groupe qui évolue dans la mouvance metalcore des années 2010. Fondé initialement sous le nom Marylin Is Dead, il changera de bannière avant de rejoindre le sacro-saint Rise Records en 2011. La formation subira plusieurs changements de line-up, notamment le départ de Lou Miceli JR, chanteur jusqu’alors et remplacé par Brandon Elgar. Bien qu’évoluant au sein d’une foule de groupes émergents au sein de cette veine metalcore / rock alternatif, Palisades sait s’imposer avec une patte toute particulière, des tonalités hip-hop et une voix mélancolique qui ne devraient pas laisser indifférent.

Reaching Hypercritical s’ouvre sur un beat de fond, rapidement propulsé par un riff à couper au couteau qui déferle sans prévenir. « My Consequences » est une descente dans l’enfer psychologique d’un être torturé, jusqu’à dévoiler sa véritable nature violente et instable, et le fait d’ouvrir l’album avec un morceau de cet acabit laisse présager une véritable déferlante de violence, tant dans l’instrumentalisation que dans les mots.

« Reaching Hypercritical » ne fait que confirmer la tendance, avec une ouverture intense sur un modèle similaire au titre précédant. Les riffs cristallins sont clairement un fil d’ariane qui se dessine sur cet album. Au même titre, on sent un vrai talent de Palisades dans la construction de refrain catchy couplés à des rythmiques fracassantes, un vrai cocktail metalcore comme on les aime ! Ce deuxième titre nous ouvre un peu plus la porte d’une âme en proie à des démons évidents, et le parallèle lexical avec les forces animales est très à propos.

« Invincible (Die Down) » est un morceau qui démarre en douceur. Le ton n’est pas sans rappeler Bad Omens. On ne déroge pas à la règle, ce titre ouvre un nouveau chapitre de la psychographie de Palisades, et autant dire qu’on y lit comme dans un livre ouvert.

On commence à voir un schéma très net se détacher dans la construction des morceaux. L’amorce se construit sur un beat électro en fond, qui se voit assorti d’un riff ravageur au bout de quelques secondes. A l’image de « Your Misery », c’est donc la patte de Reaching Hypercritical qui ressort d’avantage que ce morceau qui, lui, pâtit un peu du schéma dont il hérite.  Le refrain est catchy, les paroles dessinent un nouveau panel de mots bien tournés, mais qui semblent détachés de l’introspection proposée par Palisades jusqu’alors. On assiste à un monologue adressé à quelqu’un que l’on n’aimerait pas être.

Démarre alors la ballade de l’album. « Without You » est délicate, sans se départir de la personnalité de Palisades.

Trêve de délicatesse, « Better » assène son riff franc à nos oreilles. Ce titre est clair comme de l’eau de roche, Palisades joue la carte de la clarté et de l’honnêteté musicale sans superflu, tant dans l’instrumentalisation que dans les mots. Un message à passer : I wanna feel better (je veux me sentir mieux).

« Fray » est le récit du deuil, ou encore de la rupture. Si Palisades sait toucher par les mots et sa capacité à verbaliser des sentiments bien connus par la quasi-totalité de son public, on manque un peu d’originalité dans le traitement instrumental, malgré une jolie fermeture piano voix qui nous sort légèrement de la boucle.

On aime la tournure plus agressive présentée dans « Sick Of The Attitude ». On y trouve une cohérence certaine entre la colère de la voix et la rythmique dopée et puissante qui nous offre une belle explosion émotionnelle.

« Fade Away » et « Sober » peinent à se distinguer au milieu de Reaching Hypercritical.

Palisades souhaite nous laisser un mot de la fin résolument pop et mélancolique avec « Closure ».

Vous l’aurez surement compris, Reaching Hypercritical nous laisse un peu sur notre faim. On a le sentiment que l’album s’essouffle sur la durée. Si l’entrée nous laissait présager un vrai cocktail de rock pop et vitaminé, aux riffs ravageurs et aux refrains catchy, on ne croisera finalement que quelques titres marquants dans cet album. Pour autant, l’ensemble est loin d’être mauvais, et s’il ne laisse pas un souvenir impérissable dans nos esprits, c’est un album qui s’écoute avec plaisir, sans mauvaises surprises et qui fait preuve d’un professionnalisme incontesté !

Brandon Elgar (Chant, basse)

Xavier Adames (Guitare, choeurs)

Matthew Marshall (Guitare)

Aaron Rosa (Batterie)

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Bad Omens

Memphis May Fire