Messaline - Hantés par les démons du passé...


(8/11/2022)
Rendez-vous est pris avec les français de Messaline pour découvrir leur septième et nouvel album intitulé Vieux Démons. Cet album aurait pu sortir dans les 70’s. Sa production a une touche rétro qui lui donne un certain charme. On retrouvera également la contribution certains héros du Metal francophone Tristan Décamps (Ange) - Pyt Theurillat (Galaad) - Francis Décamps (ex Ange). [Anne Grésillon]
Combien de temps avez-vous consacré à la production de Vieux Démons ?
La période de confinement nous a offert une période propice à la créativité. Nous composons les titres généralement à la guitare acoustique, puis nous y ajoutons les voix, avant de les finaliser tous ensemble dans un studio, à l’ancienne, pour ne pas perdre l’énergie et la magie de l’instant – et l’adrénaline qui va avec. Nous tenions à produire un disque qui graverait ce petit bout d’éternité. Dans chacune des chansons, nous y avons glissé des références à tous ces artistes qui nous ont marqué et inspiré. Nos « Vieux Démons », c’est tout cet univers musical à qui nous faisons des clins d’œil.
J’ai cru remarquer que la damnation était une sorte de fil conducteur d’un album à l’autre. Est-ce quelque chose d’intentionnel ?
*Rires* C’est peut-être inconscient ! Nous avons tous un esprit assez optimiste, épicurien, et cela doit transparaître au travers de notre travail. Certaines personnes nous ont promis la damnation, en particulier à cause de notre morceau « L’aimante religieuse ». Ce titre raconte l’histoire d’une femme qui s’amuse à émasculer ses nombreux amants. Elle s’enfuit et trouve refuge dans les ordres, afin d’échapper à la justice. Mais elle sera rattrapée par ses « Vieux Démons », car son appétence pour les plaisirs de la chair n’aura pas disparu et c’est ce qui la poussera à chercher à continuer à vivre dans la luxure, malgré sa vie au couvent. Il est récurrent dans nos compositions de faire appel au deuxième degré, je comprends que cela puisse parfois choquer suivant les sensibilités de chacun. Le monde du rock et du Metal détourne régulièrement les symboles et les codes de l’Eglise, avec des groupes comme Ghost ou Powerwolf par exemple.

Une chanson vous a-t-elle donné plus de fil à retordre que d’autres ? En avez-vous une favorite ?
Je dirais que chaque morceau a son petit côté compliqué, que ce soit un passage précis ou un pont. « Vieux Démons » est assez technique, tout en étant musical. Ce qui nous fait parfois un peu transpirer ! Nous les apprécions toutes pour ce qu’elles sont, avec leurs références à tous ces groupes qui nous ont marqué. Cela se retrouve aussi sur la pochette, par exemple avec une rai de lumière arc-en-ciel traversant un vitrail, en référence au groupe de rock Rainbow qui nous a beaucoup inspiré. Cette lumière illumine la statue d’un pape, clin d’oeil à Ghost. Toutefois si l’on prend le temps de bien regarder le visage, on pourra reconnaitre celui de Lemmy. Nous voulions faire quelque chose d’aussi intéressant iconographiquement que musicalement.
« Le jardin des délices » est-il un hommage à Jérôme Bosch ?
Oui en effet. Après avoir reçu les plans de guitare sèche de Matthieu, les accords de guitare en arpège me rappelaient le troisième album de Led Zeppelin, cela m’évoquait quelque chose de très bucolique, de naturel et cela m’a évoqué Jérôme Bosch et son jardin des délices. J’aime mêler mon intérêt pour l’art à celui de la musique, toujours dans une volonté de faire de l’art total.
Quels sont vos prochains projets ?
Nous avons envie de sortir plusieurs singles. Cela nous permettrait de continuer à garder un certain rythme, mais aussi maintenir un contact avec ceux qui nous écoutent, avant de leur proposer un nouvel album. Nous espérons aussi tenter de jouer dans des festivals courant 2023.
Y a-t-il un groupe que vous me recommanderiez d’interviewer ?
J’adore tout particulièrement un groupe suisse de prog’ qui s’appelle Galaad, avec qui nous avons déjà joué, et dont le chanteur fait une petite apparition à la fin de notre disque.
Un petit message pour les lecteurs de Métalleux de France ?
Merci d’avoir lu l’interview jusqu’au bout, déjà ! *Rires* N’hésitez pas à vous plonger dans l’album en l’écoutant d’une traite, car nous avons minutieusement étudié l’enchaînement des chansons afin de favoriser l’évasion.
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