Les nouveaux prédicateurs du rock - Knuckle Head

L’alsace ce n’est pas que le Riesling, le chou fermenté (que l’auteur de ces lignes adore) et les bretzels. L’Alsace c’est aussi la terre des nouveaux messies du Rock, les biens nommés Knuckle Head. Grands fans de mécanique, de Black Sabbath et de cinéma d’épouvante des 80’s les Knuckle Head nous gratifient d’un deuxième opus Holster & Rituals. Et c’est une pépite ! [Rencontre avec Jock Alva, batteur et guitariste, par François Capdeville]

Quelle bonne idée d’avoir remplacé le silver angel par une croix dans la Rolls qui apparait dans le clip Burn !

Tu vas être déçu, mais c’est ma Volvo dont on a rehaussé le capot de 9 cm. Une vieille Volvo 88. Ça la change complètement.

Vous êtes fan de custom je crois…

Bien sûr ! C’est toute ma vie. Mon grand-père était préparateur de moto GP et Formule 3. C’est dans la culture familiale. Et Jack et moi, on adore les Knuckle Head. Un modèle de moteur Harley Davidson. Un jour on était au bar pour chercher un nom de groupe.  Je lui ai dit : « Cherche pas... C’est Knuckle Head ». Et le sujet était clos.

Comment est né le groupe ?

Toujours dans ce bar où l’on avait sympathisé. Il y avait deux guitares suspendues. Il en a pris une. « Ah ! Tu joues de la gratte ? » « Moi aussi » et on a commencé à taper des bœufs ensemble. Trois semaines après on jouait à une convention du tatouage. Tout le monde nous disait que l’on devait monter un groupe. On a continué à se produire sur scène. Et puis un jour, j’ai eu envie d’aller plus loin et de tout défoncer. Je me mis à la batterie du jour au lendemain. J’ai démarré avec une batterie d’enfant achetée sur le bon coin que j’ai défoncé lors d’un concert. Le vendeur était passé au concert et je crois qu’il ne s’attendait pas à ce que je défonce littéralement la batterie.

Avez-vous prévu de recruter un bassiste ?

Non on se suffit à nous-mêmes.

Du coup, ne seriez-vous pas les Royal Blood made in France ?

Si ! C’est un groupe que j’adore. C’est le plus grand groupe en duo. Leur son est à la fois sale et propre en même temps. C’est du rock de luxe. Il y a une violence que j’adore.

Ils sont un modèle d’inspiration ?

Pas du tout. Ils sont un groupe qui retienne mon attention. Mais j’essaie de créer mon propre univers. Par exemple, je suis gaucher mais je joue avec une batterie de droitier que j’ai installée en mode jazz, avec une installation très épurée.

Jock Alva, batterie/guitare, & Jack Crowes, guitare /chant

Est-ce que vous ne seriez pas les nouveaux prédicateurs du rock ? A en croire la couverture notamment…

Ah c’est beau ! Des prédicateurs ! Tout à fait. Je ne suis pas chrétien, mais je porte une croix comme Tony Iommi car c’est le meilleur symbole pour montrer que tu es croyant. On retrouve cette croix géante sur scène pour rappeler que l’on prêche notre musique.

Quel cinéma vous fascine ?

C’est très simple. Tu prends Mad Max, du Tarantino et un truc occulte des 80’s. Tu mélanges tout ça et tu obtiens un western chelou qui est notre univers. D’ailleurs, j’adore ce cinéma vintage… comme pour les moteurs.

Quels artistes musicaux vous influencent ?

Idem. La règle de trois : Blue Oyster Cult, Black Sabbath et Depeche Mode. Je dois à mon père Depeche Mode qui est mon groupe fétiche. J’ai d’ailleurs un DM tatoué.

Votre style sonne comme du stoner…

On se définit comme jouant du Dark Country. On sonne comme du stoner, avec un son bien lourd et gras, et on injecte un peu de country. Je précise que l’on tient à notre identité européenne comme tu le vois dans nos clips : le paysage, les châteaus, le look des gens…

Tu écoutes quoi en ce moment ?

Le matin : Chris Rea..

L’après-midi quand je suis bien chaud : Royal Blood ou du Kanaan

La nuit : Carpenter Brut ou Perturbator. J’adore Perturbator, il se renouvelle tout le temps.

Un dernier mot pour les lecteurs de MDF qui liront l’itw ?

Sans vouloir paraître arrogants, écoutez-notre album et vous écouterez quelque chose que vous n’avez jamais entendu. Merci pour votre soutien !