Le retour aux sources - DEFICIENCY


Si « Warenta » sonne comme une formule magique, le nom correspond davantage à une aventure dans les terres natales mosellanes du groupe Deficiency. Titre de leur quatrième opus, disponible depuis mars 2022, Deficiendy nous livre un excellent album Thrash/Death. [Rencontre avec Laurent Gisonna, chanteur et guitariste du groupe, par Marine Richard & François Capdeville].
Est-ce que Warenta est un hommage à cette région située en Sulawesie ?
Je ne connaissais pas cet endroit, tu me donneras les coordonnées GPS. En réalité, il s’agit d’un massif forestier (ndlr : bordant le bassin houiller), qui est une des frontières naturelles entre l’Allemagne et la France.
En voyant l’Artwork et le clip, on ressent une volonté de valoriser l’identité mosellane…
Tout à fait ! Mais il n’y a aucun message patriotique ou politique. Nos précédents albums étaient des concepts albums basés sur des questions existentielles, plutôt Science-Fiction, tournés vers les étoiles. Pour Warenta, nous avons décidé de prendre le contre-pied de ces thématiques très universalistes pour nous recentrer sur quelque chose de plus personnel, en relatant une histoire transmise à notre génération par nos familles.
Vous êtes tous originaires de la Moselle, vous vous connaissez depuis l’école ?
Pas depuis l’école, mais depuis quasiment vingt ans pour certains.
Qui est ce squelette d’enfant que l’ange tient dans ses mains ?
Il n’y a pas de réponse prédéfinie concernant ce personnage qui vient se greffer à un cadre industriel et y apporte un contrepoint visuel. C’est de la douceur face à la rugosité du bâti et la dangerosité de la forêt. Est-il bienveillant ou malfaisant ? Qui est ce squelette d’enfant ? Est-ce qu’il symbolise la mort ou le danger ? Même nous ne savons pas et c’est très bien ainsi. En revanche dans le livret, les personnages eux, sont clairement identifiés et définis en fonction des titres.

Laurent Gisonni, guitare / chant et Benjamin Jaksch, batterie
Quel est le titre que vous aimez jouer particulièrement en live ?
The experiments, neuvième morceau de l’album The Prodigal Child sorti en 2013. Il est très long mais on n’arrive pas à le retirer des setlists. Il est puissant et parfait pour clore un cycle.
Quel est le titre qui ouvrira vos shows ?
Le meilleur titre pour ouvrir un concert dépend du concert. En fonction de la durée, des conditions, si le public est déjà chaud ou pas. Là, on travaille à faire une setlist avec le nouvel album. Il faut apporter de la nouveauté tout en gardant les titres phares des anciens albums. Le début d’un concert, pour un musicien n’est pas le moment où on est le plus à l’aise donc commencer par un morceau ultra technique et rapide n’est pas le meilleur moyen de se mettre en confiance et se mettre dedans. Mais un titre tel que A Fire Asleep devrait pouvoir fonctionner.
Vous avez un job, peut-être une famille… comment vous organisez-vous pour gérer votre vie d’artiste (répets, enregistrements, promo, concerts) ? notamment pour développer votre carrière musicale ?
Ce n’est pas tous les jours facile, ça fonctionne par phase. Il y a des moments avec des gros coups de bourre, comme en ce moment avec la promo Mais jusqu’à présent on arrive toujours à conjuguer nos différentes vies. Malheureusement la musique ne nous fait pas vivre, on ne perd pas d’argent non plus. On le fait uniquement par pur plaisir. La scène et la création artistique nous comble, et les bénéfices sont aussitôt réinvestis pour le groupe.
Comment est né le projet I am the Misfortune Herald avec la contribution de Bjorn (chanteur de Soilwork), qui est un de vos héros de jeunesse ?
Initialement l’album a été enregistré sans qu’il soit prévu d’y ajouter des invités mais avec la pandémie, on a eu le temps d’y réfléchir avant la sortie. Bjorn a été une évidence, sa puissance, sa manière de poser ses mélodies structurantes qui t’accrochent et te lâchent plus, son énergie. On l’a contacté par e-mail, il avait du temps et a dit oui. Tout simplement. Il a enregistré les parties chez lui dans son studio personnel en Suède. J’ai encore du mal à réaliser.
Plus de 10 ans de carrière : quelle est votre plus grande satisfaction ?
On est en auto-production, on fait tout nous-même et on a réussi à se forger un nom. Faire certaines premières parties d’artistes énormes c’est juste incroyable. Quand tu vois ton nom à côté d’Amon Amarth ou de Machine Head, tu ne peux qu’être fier et en vouloir encore plus. Tant qu’on a le plaisir de faire de la musique sur scène on continuera et tout ce qui arrivera en plus sera du bonus.
Avez-vous une notoriété locale ?
En toute modestie, il nous arrive régulièrement de croiser des gens au supermarché qui vont nous reconnaître. On a une fan base locale très présente et fidèle. Quand on organise un concert chez nous on sait qu’il y aura du monde.
Quand est ce que l’on vous retrouve sur scène ?
Bientôt, on a une dizaine de dates programmées avant septembre.
Qu’aimeriez-vous dire aux lecteurs de MDF qui liront cette interview ?
Déjà merci de nous lire. Aujourd’hui, la notion de communauté est très importante : c’est très important d’avoir des gens curieux de découvrir des nouveaux groupes. Donc, n’hésitez pas à jeter une oreille à Deficiency. On espère vous faire plaisir !
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