Kreator - Hate Über Alles

Genre : Pays : Label : Sortie :

Thrash Metal Allemagne
Nuclear Blast  03  Juin 2022

Note finale : 9.5/ 10

 01/06/22

Wow, arrêtez tout !!!! De toute façon, qu’importe ce que vous étiez en train de faire, vous serez obligés de vous arrêter en entendant le dernier album de Kreator. Le quinzième album studio du groupe thrash culte qu’on ne présente plus, vous attrape au vol et vous retourne dans tous les sens. Là où certains groupes s’essoufflent dans le temps, Kreator et leurs 40 ans d’existence nous prouvent qu’ils sont encore bien présents, ancrés dans un mouvement musical en perpétuelle évolution.

Cinq ans après Gods Of Violence, Hate Über Alles débarque le 03/06/22 avec ses 11 titres agressifs enregistrés au Hansa Tonstudio à Berlin, représentant le fonctionnement de notre société actuelle. Le magnifique artwork est signé Eliran Kantor (Sodom, Testament, Helloween, ...). C’est le premier album avec leur nouveau bassiste Frédéric Leclercq (Dragonforce), qui les a rejoint en 2019.

L’album débute avec une intro de 58 secondes de douceur et de choeurs, augmentant en intensité afin de mieux nous préparer à l’entrée du morceau éponyme de l’album Hate Über Alles, avec ce refrain scandé, légèrement épique et catchy qui reste bien en tête. Crush The Tyrants nous gratifie de riffs bien lourds et gras, entremêlés d’harmoniques et soli de guitare grisants qui nous donnent envie de rejoindre les troupes et mener une révolution. Le deuxième morceau de l’album à être dévoilé est Strongest Of The Strong, avec ses paroles faciles à retenir, thématique « nous contre eux » qui fédère le public, sa guitare que l’on veut fredonner et une ligne de basse entraînante, c’est indéniablement le morceau accrocheur de l’album, celui qui mettra tout le monde d’accord. Conquer And Destroy n’est clairement pas avare guitaristiquement parlant non plus, à l’instar de l’album entier d’ailleurs, on y retrouve même quelques passages à consonance heavy, surtout quand s’ajoute la voix furtivement claire de Milland.

 Arrive enfin le seul featuring de cet album, et il se fait d’autant plus remarquer que c’est le tout premier featuring féminin de l’histoire de Kreator. La présence de Sofia Portanet, jeune chanteuse allemande éclectique, dans le morceau Midnight Sun, permet au groupe d’intégrer une légère touche gothique dans cet univers de thrash. Dans Pride Comes Before The Fall, le jeu de batterie varie en intensité et l’on retrouve à nouveau cette voix claire envoûtante pendant un court instant. L’album se finit sur l’ovni Dying Planet, co-écrit avec Frédéric, qui met au jour une nouvelle couleur chez Kreator. Leur patte bien à eux est toujours présente, mais les arrangements permettent de passer ponctuellement du gras d’un death éprouvant au glauque d’un black étouffant, d’où l’appellation précédente d’ovni. Un mélange de tout qui pourrait vite devenir n’importe quoi, mais Kreator a su en faire un chef-d’oeuvre. S’il ne devait y avoir qu’un seul morceau à retenir de cet album époustouflant, alors ce serait celui-là.

Par cet album, les membres de Kreator et leur thrash légendaire nous prouvent une fois de plus leur créativé, leur élasticité et leur volonté à ne pas surfer sur leur chemin tout tracé en incorporant des nouveautés et des alliances avec brio.

Ma Rine