IBARAKI - Rashomon

Genre : Pays : Label : Sortie :

Progressive Black Metal
États-Unis
Nuclear Blast Records
6 mai 2022

Note finale : 9/10

11/05/22

Rashomon, premier album d’Ibaraki, est le fruit de la collaboration de Matt Heafy (chanteur et guitariste de Trivium) et d’Ihsahn (chanteur et guitariste d’Emperor, outre son projet solo éponyme, et une foule d’autres apparitions plus variées les unes que les autres). Cette collaboration aura mis plusieurs années à voir le jour et a enfin pu se concrétiser à la « faveur » du ralentissement des activités lié à la pandémie de Covid.

Si, tout au long de l’album, la « patte » d’Ihsahn est très perceptible, celle de Heafy donne son caractère unique à cette production. On passe au long des dix titres que comporte l’album d’une ambiance à l’autre, les passages black s’alternant avec des sonorités plus prog, voire même metalcore ou encore dark cabaret. L’influence des racines japonaises de Matt Heafy est ici également perceptible non seulement à travers les titres des morceaux mais aussi certaines sonorités plus traditionnelles, sans que cela n’empêche les grands écarts qui sur le papier pourraient laisser septiques : outre le chant en anglais et en japonais, on a par exemple également du polonais, au détour de l’apparition, parmi divers guests, de Nergal, frontman de Behemoth.

Mais ces très nombreuses influences, font-elles pour autant de cet album un simple collage, une succession d’ambiances antinomiques indépendantes ? La réponse est clairement non : le résultat est un petit bijou d’harmonie, d’unité et d’unicité. On est véritablement transporté dans ce voyage sonore qui culmine dans des titres tels que Rōnin ou Susanoo No Mikoto. On se laisse emporter par des vagues d’énergie puis cueillir par des moments de douceur d’une incroyable poésie (notamment l’intro de Jigoku Dayū ou certains passages de Komorebi).

Cette collaboration est une véritable réussite et ceux qui seraient quelque peu réfractaires au black metal ne doivent pas se laisser rebuter par cette étiquette, on est ici très loin d’une production de black classique et les amateurs de bien d’autres styles pourront y trouver leur compte. Le titre Rashomon évoquait jusqu’à présent un chef d’œuvre du cinéma, il sera désormais également associé à un véritable bijou musical.

Orsola G.