Ghost - Impera Tour 2022

Concert
AnnaHell
18 avril 2022

(crédit photo: ‘Ryan Chang’ http://ryanchang.net)
18 avril de l’an de grâce 2022, Lundi de Pâques, les cloches résonnent, vous êtes invités à la messe… noire de Ghost.
Papa nous accueille au sein de son sanctuaire d’un soir, le sacrosaint Bercy, ou Accor Arena pour les petits nouveaux. Hors de question d’entrer dans le vif du sujet sans un petit échauffement, assuré alors par Twin Temple et Uncle Acid and the Deadbeats.
Twin Temple nous plonge d’office dans une ambiance extrêmement sombre, bien que très éloignée de l’univers rock auquel on pourrait légitimement s’attendre en pénétrant dans la salle ce soir-là. Le show s’ouvre sur un rituel d’inspiration sataniste en duo, assuré par Alexandra James au chant et Zacchary James à la guitare. A vrai dire, plus d'un néophyte métalleux pourrait être surpris par ces sonorités jazzy et presque hispaniques, portées par une chanteuse terriblement charismatique dont la voix ressemble à s’y méprendre à celle d’une Amy Winehouse. Le set passe en un clin d’œil, la mise en scène nous invite dans un véritable rite noir instrumentalisé.
Ça attaque très fort pour un lundi sacré n’est-ce pas ! Et voilà qu’Uncle Acid & the Deadbeats balance son stoner puissant et écrasant. Les mots de sympathie ne sont pas de mise, le groupe déroule son set et ne demande l’accord de personne. C’est percutant et sombre, comme si on descendait d’un cran vers les profondeurs…
Et « Imperium », s’élève, telle une clameur. Bercy s’éveille comme une seule âme pour accueillir Tobias Forge et ses Nameless Ghouls dans un frisson presque palpable.
(crédit photo: ‘Ryan Chang’ http://ryanchang.net)
Et c’est l’explosion. « Kaisarion » nous projette dans cette ambiance presque pop si caractéristique de Ghost. On a la joie de découvrir plus de titres d’Impera que ce que les précédents shows avaient pu laisser entendre, avec la présence notamment de « Call Me Little Sunshine » qui fera un véritable carton. Le show est savamment orchestré, alternant des passages de battle de guitare entre les Ghouls, des saillies humoristiques dont Papa a le secret et de jolis discours sur l’importance du retour à la scène. Ah, s’il savait comme le bonheur règne en fosse ! Les jeux de lumière sont omniprésents, dans toutes les gammes de couleur allant jusqu’à projeter un véritable arc-en-ciel sur « Dance Macabre », probablement pour mettre en valeur la veste à paillette disco que nous affiche le chanteur. Car niveau défilé de mode, il semble que Forge nous ait proposé sa nouvelle collection ce soir, enchaînant costume noir d’une certaine sobriété pour le démarrage, la tenue officielle de Papa Emeritus IV pour le milieu, et la sortie en tenue de lumière façon boule à facette. Parlant de cela, les paillettes et autres flammes ont fusé à Bercy, pour le plus grand bonheur des yeux. Ces jeux d’effets, couplés à la musique si singulière de Ghost ne saurait laisser indifférent. La magie (noire) opère. Et ce n’est pas Papa Emeritus 0 et son saxophone, revenu d’outre-tombe devant nos yeux ébahis, qui dira le contraire !
(crédit photo: ‘Ryan Chang’ http://ryanchang.net)
Il y a eu des temps forts, et ce n’est pas peu dire, durant la soirée, comme cette jolie reprise d’ « Enter Sandman », l’excellente « Year Zero » et ses vitraux rouges sang, ou encore « He Is » qui a vu s’illuminer briquets et téléphones dans le ciel de Bercy.
(crédit photo: ‘Ryan Chang’ http://ryanchang.net)
Une chose est sûre, Papa s’est encore bien occupé de nous en ce lundi de Pâques. Il a offert à son public parisien, et même français, un show millimétré et parfaitement maîtrisé, avec ces quelques détails qui le rendront uniques (à savoir l’interprétation de La Marseillaise par exemple). Et alors que les dernières notes résonnent dans la salle, que Forge a effectué son salut, le public est perplexe. Les lumières restent éteintes. Jusqu’à ce que les écrans géants s’illuminent sur une vidéo de Forge depuis les coulisses qui affiche une feuille blanche face caméra : Ghost sera en tête d’affiche du Hellfest 2022 !
Alors nous, on a qu’un message for the clergy : merci, et vivement Clisson !
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