Dusk of Delusion - Quand le Metal se mêle à la science-fiction

Dusk of Delusion - Quand le Metal se mêle à la science-fiction


Genre : Metalcore
Pays : France
Album : CO.RO.SYS
Label: Metal East

(7/11/2022)

 

Les Dusk of Delusion font partie de ces groupes qui aiment proposer des albums concepts. Après un premier album intitulé « Funfair », qui nous plonge dans les fêtes foraines du XIXème, où chaque stand est une allégorie d’un vice de la société, et « Watch your 6 », centré sur l’impact émotionnel de la grande guerre, le groupe lorrain formé en 2016 revient en force avec CO.RO.SYS (Corollarian Robotic System). Ils nous invitent à voyager dans un futur dystopique où l’humanité est servie par une cohorte de robots produits par une grande entreprise russe. [Interview par Anne Grésillon]

En plus de la joie de découvrir votre nouvel album, j’ai également eu le plaisir de lire une nouvelle tirée du même univers dystopique, écrite par votre chanteur Benoit. Avez-vous d’abord eu l’idée de la nouvelle ou d’abord l’idée de l’album ?

Nous avons d’abord eu l’idée de l’album. Un peu après la sortie de « Watch Your 6 », j’ai commencé à réfléchir à ce monde futuriste où les robots viendraient suppléer les humains, afin de les remplacer dans les boulots ingrats, après avoir vu le film « Cloud Atlas ». J’en ai ensuite parlé au chanteur, et nous avons imaginé en profondeur les détails de cet univers avant d’écrire une nouvelle pour planter le décor. Les chansons sont ensuite venues le compléter. Ces deux œuvres peuvent être appréciées ensemble mais sont également parfaitement dissociables.

Combien de temps avez-vous mis à écrire l’album ?

Le projet a commencé il y a deux ans, juste après la sortie de « Watch your 6 ». Ensuite nous avons essayé de composer davantage ensemble la trame musicale, avant ensuite d’écrire les paroles. On peut dire que cela nous a demandé 6 à 8 mois de travail environ. Nous avons ensuite consulté des fans qui nous connaissent bien, pour choisir ensemble les morceaux à garder dans l’album.

Pourquoi cela se passe-t-il en 2077 ? Est-ce une référence à l’univers de Cyberpunk 2077 ?

C’était surtout un clin d’œil à notre date de naissance à tous les deux puisque nous sommes nés en 1977. Nous voulions imaginer à quoi le monde ressemblerait 100 ans après notre naissance. Cela nous semble plausible d’imaginer des robots qui nous remplaceraient pour faire le service et le ménage. Cela a d’ailleurs déjà commencé à exister avec les robots-aspirateurs où les assistants vocaux. 

Qu’est-ce qui vous a inspiré dans le choix de ce thème ?

Nous nous sommes servis de notre regard critique sur le monde d’aujourd’hui pour imaginer un monde dystopique futuriste. On y a vu une possible évolution du racisme, du sexisme, de l’exploitation de l’homme par l’homme, le remplacement de l’homme par la machine. Mais nos inspirations nous viennent aussi du cinéma, en particulier avec le film « Cloud Atlas », « Blade Runner » ou encore « Terminator ». La chanson « Erotic Infusion » est une référence à « Her » de Spike Jonze. Du côté littéraire Bradbury, Isaac Asimov ou encore Philip K. Dick nous ont également pas mal inspiré.

Avez-vous la sensation de devoir vous réinventer d’un album à l’autre ?

Un peu en effet. Tout en gardant notre style, nous devons toujours faire en sorte de nous adapter afin de mettre en valeur le thème. Pour CO.RO.SYS, on a ajouté du synthé, des sons plus « informatiques » que ceux plus organiques de la guitare, de la basse et de la batterie. Durant la composition Market Street (qui raconte l’histoire d’une prostituée), nous avons tenté de voir comment nous pouvions évoquer musicalement la prostitution ou encore la pornographie. Le saxophone nous a semblé incontournable car c’est un instrument que l’on retrouve souvent dans les trames musicales des films érotiques des années 90.

Avez-vous une chanson préférée ? Certaines vous ont-elles donné du fil à retordre ?

Tinplate Soldiers est sûrement celle qui contient les passages les plus complexes. Lionheart_Bastards est également assez difficile à jouer. Concernant nos préférences, nous avons tous la nôtre. Benoit apprécie tout particulièrement Taking the Hit, et nous avons tous les deux une petite préférence pour Shadow Workers pour sa complexité et les changements de rythme qui servent à illustrer une longue journée de travail d’une serveuse robot.

Avez-vous déjà réfléchi au concept de votre prochain album ?

Nous en avons pleins ! La difficulté sera surtout de trancher. Mais on a aussi envie de prendre le temps de savourer celui que nous venons de produire. On a souvent manqué de temps pour les défendre sur scène, en particulier lors de la période de la pandémie et c’est ce que l’on veut rattraper. Les concerts sont notre véritable raison d’exister, c’est un grand moment de communion où nous avons l’habitude de nous lâcher, de tout donner et aussi de partager quelque chose de fort avec les fans. Pour la suite, on hésite encore entre repartir sur quelque chose d’historique ou, au contraire, se diriger sur quelque chose d’un peu plus barré, philosophique ou imaginaire.

Avez-vous des projets de concerts à venir ?

Nous avons une petite tournée qui se tiendra de la fin du mois d’octobre au début du mois de novembre. Nous jouons le 29 octobre à Anger, le 1 er novembre à Lampaul-Guimiliau (près de Brest), le 3 Paris et le 4 novembre nous jouons dans notre Lorraine d’adoption. Nous essayons aussi de nous positionner pour quelques festivals pour l’été prochain.

Avez-vous un petit mot pour les lecteurs de Métalleux de France ?

N’hésitez pas à écouter l’album et à vous plonger dans l’univers, mais surtout à venir en concert. Rien ne remplacera jamais la magie du live !


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