Darker Still - Parkway Drive

Darker Still - Parkway Drive
Genre : Pays : Label : Sortie :
Metalcore Australie Epitaph
09 Septembre 2022
Note finale : 9 / 10

 [13 Septembre 2022]

Que d’impatience depuis le chef d’œuvre qu’est Reverence, dernier album en date (2018) des patrons du nouveau metalcore, à savoir les australiens de Parkway Drive. Grace à une carrière sans faille, une humilité et une capacité à communier avec son public comme aucun autre groupe, Parkway Drive est devenu une référence lorsque l’on parle de metal moderne.

Vous l’aurez compris, Darker Still sort dans l’impatience des fans et dans l’attente d’un niveau de qualité auquel nous a habitué la formation de Byron Bay. Cet album est aussi un soulagement. Le groupe ayant ressenti le besoin impérieux de disparaître quelques temps afin de se recentrer, nous, les fans, avions craint à leur fin prématurée. Mais il n’en est rien, comme le démontre cette nouvelle production qui s’annonce plus personnelle et animée de ce qui fait l’âme de Parkway Drive.

Plongeons donc dans ses méandres sans plus attendre.

On aime l’ouverture de « Ground Zero » façon boite à musique. Une référence à l’enfance et à la naissance ? Toujours est-il que la voix de McCall, qui nous apparaît comme fragilisée, nous laisse échapper quelque émoi, la pratique de la voix claire étant relativement peu présente dans la discographie de Parkway Drive. Sans prévenir, et comme pour nous prendre par surprise, toute la mélodie de cette guitare si précise et aérienne déferle, doublée de toute la puissance dont on sait capable McCall et sa bande. Aucun doute, la signature ne pouvait être plus explicite, Parkway Drive est au rendez-vous, et on n’aura aucun mal à scander le refrain de « Ground Zero » lors des prochains live.

 « Like Napalm » donne moins dans la dentelle mélodique que dans un hybride de metal industriel. La personnalité familière de Parkway Drive est moins marquée sur les couplets, jusqu’à y entendre un Rammstein qui se jouerait en fonds sonore. Ce titre est pour les énervés, ceux qui ont envie de cogner, ceux qui ont besoin de cracher leur colère comme un venin corrosif, comme un gaz inflammable qui brûlerait tout sur son passage. Bref, vous l’avez, ce morceau brûle comme du Napalm.

Retour au metalcore pure souche. « Glitch » nous assène son riff parfaitement exécuté. On reste pendus aux lèvres d’un McCall qui navigue entre phrasé screamé haut perché et voix claire inquiétante. Ce titre interpelle par sa capacité à créer une atmosphère sous tension, que ce soit dans l’interprétation, dans la guitare qui paraît presque pleurer dans un solo venu d’ailleurs ou encore dans une batterie aux impulsions tribales.

Sans transition, changement d’atmosphère avec « The Greatest Fear » qui s’ouvre sur des chœurs que l’on s’imagine être divins. Le chant est plus incisif, la rythmique plus marquée. McCall nous fait la leçon. Et une fois n’est pas coutume, on va souligner la capacité de Jeff Ling à nous faire planer à coup de riffs solaires. PS : si vous cherchez LE breakdown de Darker Still, il est là.

C’est l’heure de redescendre d’un cran. Une guitare sèche, chaleureuse et douce nous invite dans sa danse. Si les sifflements qui l’accompagnent peuvent perturber à la première écoute, ils sont finalement bien appréciés. McCall nous accueille en voix claire dans une sérénade qui monte crescendo. On retrouve les cordes des violons qui se faisaient discrètes jusqu’alors, et qui accompagnent la montée, jusqu’à l’apogée, d’un titre qui s’annonce comme l’un des plus marquants de cet album. « Darker Still » est une pierre angulaire de l’album éponyme qui lui offre toute sa profondeur.

« Imperial Heretic » est marquante par ses paroles. Là où Parkway Drive donne habituellement dans des compositions complexes et poétiques, ce titre est composé de phrases très courtes, incisives et pulsatiles. Accordées à la rythmique punchy et énergique du titre, on se voit bien jumper en rythme dans la fosse très bientôt !

McCall nous expose toute sa capacité à aller chatouiller les enfers de sa voix la plus ténébreuse au sein d’« If A God Can Bleed ». On y retrouve l’esprit de Cemetery Bloom (Reverence). Un monologue de 2.41 minutes qui surfe sur une instrumentalisation qui sonne bien plus rock que metal, et qui nous amène en douceur vers la violence bestiale de « Soul Bleach ». On navigue entre rapcore et metalcore avec une nouvelle pointe de cette inspiration indus en toile de fond qui fait swinguer ce titre comme aucun autre. Et qui, accessoirement, donne envie de castagner tout ce qui passe.

Non, vous n’avez pas quitté Darker Still. Parkway Drive joue sur les transitions inquiétantes avec « Stranger ».

Alerte, cette ouverture de titre est certainement la plus magistrale de cet album. « Land Of The Lost » démarre avec cette voix robotique qui fait l’apologie de l’anti-individualisme avant de se faire couper net par un riff qui tombe comme le couperet sur la nuque. Parkway Drive joue à nouveau à la perfection l’équilibre de ce morceau, entre musicalité atmosphérique et puissance assumée, le tout couplé à des paroles extrêmement bien travaillées.

C’est l’heure du haka. Vous avez bien lu, et vous comprendrez. « From The Heart Of The Darkness” nous offre tout ce qu’elle peut nous offrir. McCall va chercher la puissance jusqu’à ses tripes. L’atmosphère se construit sur des tonalités qui sortent de l’ordinaire. La guitare semble plus aérienne encore. Un vrai coup de maître pour clôturer cet album qui n’en mérite pas moins.

Petit aparté paroles, puisque nous avons pris le parti de faire un commentaire général à ce sujet. Parkway Drive semble doué d'un véritable don de clairvoyance couplé à un pessimisme assumé, tout en défendant des valeurs profondément humanistes... Un véritable shaker qui donne naissance à des textes profonds et extrêmements bien écrits. On apprécie les métaphores à foison, les thèmes religieux, humanistes, introspéctifs... Darker Still est le récit d'une amère constatation couplée à la rage du coeur. 

Vous l’aurez sûrement compris, Darker Still s’inscrit dans la lignée de la carrière de Parkway Drive : constance, professionnalisme et émotions. Cet album est une composition de très haut-vol qui concentre tout ce qui fait de Parkway Drive la référence que l’on connaît aujourd’hui. A n’en pas douter, la formation n’a toujours pas atteint ses limites et sait chercher toujours plus loin pour proposer des titres qui clouent au sol par leur qualité. Entre humanité, clairvoyance et valeurs, les australiens s’illustrent à nouveau par leur talent, et les fans seront au rendez-vous pour partager ces nouvelles compositions en live très prochainement !

AnnaHell

Track list

Gound Zero 

Like Napalm 

Glitch 

The Greatest Fear 

Darker Still 

Imperial Heretic

If A God Can Bleed

Soul Bleach 

Stranger

Land Of The Lost 

From The Heart Of The Darkness

Line up

Winston McCall (Chant)

Jeff Ling (Guitare, choeurs)

Luke « Pig » Kilpatrick (Guitare, choeurs)

Jia « Pie » O'Connor (Basse)

Ben « Gaz » Gordon (Batterie)

 

Groupes Similaires 

Architects 

The Devil Wears Prada 


Laissez un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être affichés