BRKN LOVE prêt à prendre sa revanche

À l’occasion de la sortie de leur second album, Black Box (présenté sous la forme de deux EP), nous avons eu le plaisir de rencontrer Justin Benlolo, chanteur du groupe canadien BRKN LOVE.
Parfois, lorsqu’on découvre de nouveaux titres ou un nouvel album, plusieurs écoutes sont nécessaires pour commencer à réellement l’apprécier, mais ici ce n’est pas le cas, on est immédiatement happés par la musique. J’ai lu que c’était une volonté lors de l’écriture du premier album, est-ce que vous avez conservé cette même optique de travail ici ?
Oui, je pense. Je fais volontairement en sorte que les morceaux soient simples, car je veux que les gens puissent immédiatement les comprendre et les digérer. Donc pour cela, je propose des morceaux simples pour qu’ils soient plus catchy, qu’ils restent en tête. Selon moi, lorsqu’on ajoute trop d’éléments et qu’on complique trop les choses, c’est difficile de capter les gens. Donc, oui, c’était une décision consciente, c’est la manière dont j’aime composer de toute façon.
Le groupe est né peu de temps avant le Covid, donc peut-être au pire moment possible, mais est-ce que la pandémie a tout de même apporté quelque chose de positif, par exemple en vous laissant plus de temps pour préparer le second album, ou d’une toute autre manière ?
Oui, c’est exactement ça, cela nous a permis de faire ce second album en ayant le temps de vraiment travailler dessus. Car lorsque nous sommes constamment en tournée, nous n’avons jamais le temps de composer. On enchaîne sans avoir le temps de respirer. Donc c’était plutôt bien, après, disons, la première phase de tristesse et de déception avec le premier album qui est pratiquement passé à la trappe, l’impossibilité de partir en tournée… Une fois tout cela dépassé, c’était bien d’avoir du temps pour réfléchir à ce que je voulais faire après. On a également fait une version Deluxe de notre premier album. Durant le premier été de la pandémie, nous avons ajouté 4 morceaux, c’était une sorte d’EP mais que nous avons ajouté au premier album pour lui insuffler de la vie. Nous voulions faire quelque chose pour que les gens le remarquent davantage, car nous l’avions sorti au pire moment possible et personne ne pouvait prévoir ce qui allait se passe à l’époque. J’ai dû parvenir à accepter le fait que ce n’était la faute de personne. Mais je pense que les expériences traversées mentalement durant la pandémie ont également été une source d’inspiration pour le deuxième album. Cette souffrance était vraiment difficile sur le moment mais je suis reconnaissant de l’avoir vécue car je pense que ça a inspiré de bonnes chansons (Rires).
Est-ce que tu peux nous parler un peu du processus d’enregistrement et des raisons pour lesquelles vous avez choisi de le présenter sous la forme de deux EP et pas directement un album ?
Je pense que les gens n’écoutent plus beaucoup d’albums de nos jours, du moins les plus jeunes, qui ont toujours été bercés aux singles, au streaming, etc. Nous avons l’habitude de nous focaliser uniquement sur les morceaux qui sont en tête sur Spotify, donc je pense que le sortir sous la forme d’EP entretient l’attention des gens. On ne vous donne que 4 morceaux à la fois et on ne vous lâche pas. Ce ne sont que 15 minutes de votre vie, qui n'a pas 15 minutes à foutre en l’air ? (Rires). Donc je pense que cela permet de maintenir l’attention des gens mais aussi de faire en sorte qu’ils en veuillent davantage. On vous donne quelques petits avant-goûts, puis on sortira l’album entier, sûrement en automne. Cela nous aide aussi pour la promo, on tire parti de cet album depuis plusieurs mois, ce qui est formidable, car la plupart de groupes sortent deux singles puis balancent l’album. Nous avons l’opportunité de faire les choses différemment cette fois. Je pense qu’on a souhaité faire ça parce que notre premier album avait été balayé par la pandémie et nous voyons cela comme une opportunité de prendre notre revanche, de « redresser les torts » même si une fois de plus ce n’était la faute de personne si les choses se sont passées ainsi ; mais je crois que mon équipe et moi essayons simplement de faire les choses bien cette fois. Je suis reconnaissant pour cette opportunité et très enthousiaste pour cet album.
Vous venez de sortir un clip pour Like a drug, est-ce qu’il y en a d’autres de prévus ?
Oui, nous allons essayer d’en faire d’autres, bien sûr. Nous sommes en train de décider pour quels titres nous allons proposer des clips. Nous avons déjà sorti deux clips pour Dead Weight et Like a Drug et lorsque la sortie du deuxième EP approchera nous allons sûrement en proposer d’autres. Nous sommes déjà en train d’y travailler mais ça prend du temps. Pour l’instant les gens découvrent les premières vidéos mais quand je rentrerai d’Europe, à mon arrivée au Canada, je suis sûr que nous allons en parler. Je suis certain qu’il y aura d’autres clips.
Lorsqu’on écoute vos morceaux, ils sonnent immédiatement familiers et pourtant on ne se dit pas « tiens, ça ressemble à tel ou tel groupe » en mettant un nom dessus, vous gardez vraiment votre identité. Quelles ont été vos influences dans la composition de cet album ?
Tout d’abord, merci. Il y a les choses que j’ai toujours écoutées, telles que Soundgarden, Black Sabbath, Alice in Chains, Led Zeppelin, Royal Blood… Mais les influences de cet album sont plutôt des groupes de disco : Earth, Wind and Fire, les Beegees, KC and the Sunshine Band, Donna Summer… car je voulais que ma musique soit plus dansante, plus groovy, que les gens aient envie de bouger dessus. Nous écoutons toujours beaucoup de Royal Blood et ça a été le cas également durant la préparation de cet album. Ils viennent de sortir assez récemment un album très dansant. Leur troisième album Typhoons est assez « disco », et c’est marrant parce que j’avais commencé à écrire les morceaux et quand ils ont sorti l’album je me suis dit « Oh, non ! Ils ont été plus rapides » (Rires). Mais je jure que j’avais écrit mes morceaux avant d’entendre leur album !!! Et je peux le prouver ! Mais je me suis « oh, mon dieu, les gens vont penser qu’on a pompé sur eux ». (Rires). Enfin, je pense qu’on fait simplement ce qui nous vient. Parfois je me dis « tiens, pour ce passage, j’aimerais que ça sonne comme ça », ou « là on pourrait se faire un petit délire à la Artic Monkeys »… on devient tous très frénétiques lorsqu’on enregistre, ça part dans tous les sens (Rires).
Vous êtes de Toronto et j’ai vu que vous aviez réussi à tourner pas mal au Canada et aux États-Unis en dépit de la pandémie, mais vous n’avez jamais joué en Europe je crois ?
Non, effectivement, c’est la première fois que je suis ici, et j’adore ! J’ai pu visiter un peu hier… j’ai vu la Tour Eiffel, le Louvre, etc. C’était magnifique. J’ai été fasciné par l’architecture, les bâtiments sont si beaux. Nous n’avons pas de belle architecture ancienne chez nous, tout est récent. J’adore Toronto mais ici c’est magnifique. Je vais à Londres demain, on m’a dit que c’était aussi formidable. Je vais aller en Grèce aussi. Et je vais aussi aller au Hellfest, d’ailleurs, profiter un peu, ça devrait être sympa. Donc c’est une première fois en Europe mais nous aimerions venir jouer ici bien sûr. Ma venue permet d’établir des contacts…
Donc peut-être une tournée l’année prochaine ?
J’espère ! Si l’album est bien accueilli et qu’il y a une demande, nous adorerions venir jouer ici. Avec cet album qui sort dans un meilleur contexte, nous allons peut-être pouvoir faire ce que nous n’avons pas pu faire avant. J’adore nos nouveaux morceaux, toute mon équipe et les gens qui travaillent avec nous sont formidables. Je pense que ça va être génial. C’est ma musique donc cela peut sembler un peu prétentieux de dire ça mais j’y crois réellement, je pense que c’est un bon album, je l’adore. Donc j’espère qu’il va bien marcher.
Et sur un autre plan, tu as le Live de Desmond Child bientôt en Grèce…
Oui, ça va être dingue, je vais jouer avec de véritables légendes. Par exemple Alice Cooper… Si le show se passe bien, nous en referons probablement un autre, peut-être dans une autre ville. Très honnêtement, je suis un peu nerveux à l’idée de ce show car c’est quelque chose d’énorme, mais cela fait quelques temps que je joue avec Desmond et il est incroyable. Il suffit de voir tous les titres que ce mec a composés… On se dit « attends, c’est lui qui a fait ça ? Et ça ?... C’est incroyable ! ». Et on va avoir la chance de jouer cette liste de succès absolument démente, ces titres qui ont bercé mon enfance, que j’ai chanté durant toute ma jeunesse, ces titres qui ont fait de moi celui que je suis aujourd’hui. C’est incroyable pour moi que d’être dans ce groupe et de pouvoir interpréter ces titres, c’est un tel honneur qu’il m’ait demandé de faire ça…
Ce sera en plus dans un lieu magnifique et pour une bonne cause…
Oui, tout est magique. Je suis impatient, nerveux et ce sera génial !!!
Pour terminer, est-ce que tu aurais un message pour la communauté de Metalleux de France ?
Oh, c’est une très bonne question… C’est une question compliquée (Rires). Continuez à faire vivre le Rock et le Metal. On dit toujours que ces styles sont mourants mais ce n’est pas le cas. Parler avec des gens comme vous qui font vivre la communauté et être dans un groupe de rock en 2022 cela montre bien que le rock est bien vivant et en pleine forme, et ce sera toujours le cas tant que les gens croiront en lui. Donc, continuez à soutenir la scène, à découvrir de nouveaux groupes, car des groupes comme nous n’existeraient pas si la communauté ne nous accueillait pas à bras ouverts. Donc je suis très reconnaissant pour cela !
Merci à Justin Benlolo pour son accueil et son enthousiasme. Merci également à Olivier Garnier pour sa précieuse collaboration.
Orsola G.
Découvrez le clip de Like a Drug :
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