Ayron Jones - Le retour flamboyant du héraut du Rock'n'Roll


(Photo DR)
Nous venant tout droit de Seattle, Ayron Jones incarne l’espoir d’un Rock’ n’ Roll moderne et nouveau. Sillonnant les sonorités soul, en passant avec maîtrise du grunge au blues et faisant résonner le tout dans une atmosphère hard rock, le travail de ce guitariste et chanteur américain est plus que remarquable. Au sein de son inspirante carrière musicale, il a côtoyé grand nombre de légendes de la musique et a notamment ouvert le Sixty Tour des Rolling Stones. Ayron revient en force avec un nouvel album prévu pour juin 2023 et à cette occasion, il nous a fait l’honneur de partager ses inspirations, sa carrière, ses anecdotes musicales ainsi que ses projets. Avec Ayron Jones, l’avenir du rock est entre de bonnes mains (et d’excellents riffs) ! [Rencontre avec Ayron Jones, par Garance]
Lorsque tu as commencé à jouer de la musique, aspirais-tu déjà à faire carrière dans l’industrie musicale ?
Non, je n’avais aucune idée de ce que l’avenir me réservait, mais je savais que j’aimais la musique et c’est venu de soi-même. Cela fait partie de ces choses pour lesquelles il faut suivre son cœur et c’est ainsi que le reste suit.
Tu as joué et partagé des scènes avec de très nombreux musiciens (B.B. King, Living Colour, Rolling Stones, Theory of a Deadman, etc.) : comment est-ce que cela a impacté ta conception de la musique ?
À chaque fois que je joue en première partie d’un artiste, je m’inspire toujours un peu de son travail et je prends un petit quelque chose de lui ou d’elle. Cela a certainement influencé ma façon de jouer et d’écrire de la musique, ainsi que la manière dont je me projette moi-même en tant que musicien.
Je perçois une inspiration 90’s dans ta musique et j’imagine que cela a un lien avec la scène grunge de Seattle, ta ville natale...
Le grunge occupe une place essentielle dans scène musicale de Seattle. Pour moi, il était important d’intégrer l’héritage de ces artistes à ma musique. Mon groupe et moi-même travaillons en étroite collaboration avec Barret Martin des Screaming Trees, ce genre de gars connaissent bien les techniques et les sons que l’on retrouve intrinsèquement dans la musique grunge. J’ai intégré ce style à ma musique afin de perpétuer l’héritage grunge de Seattle.
Et quel héritage ! Maintenant, je comprends mieux pourquoi avec ton groupe vous avez joué « Breed » de Nirvana au Hellfest. Il y a quelques semaines, vous avez sorti votre nouveau single « Blood In the Water »… Je trouve que cette chanson est une excellente alliance entre tes inspirations blues et tes racines rock.
C’est tout-à-fait ce que je pense aussi de cette chanson. J’ai toujours travaillé à partir du blues et du gospel, tout en continuant à jouer ce que j’aime, c’est-à-dire le rock ! Je suis très heureux de cet équilibre que nous avons trouvé avec mon groupe.
Ton nouvel album « Chronicles Of the Kid » est remarquable à bien des égards : dans « Strawman » ou encore « Blood In The Water », on a cette impression que tu guéris et surmontes un passé difficile grâce à la musique, tout en faisant la paix avec toi-même. Conçois-tu la musique comme une forme de thérapie ?
Oui d’une certaine façon c’est une thérapie mais, plus que tout, j’aimerais que ma musique aide les fans lorsqu’ils traversent des périodes difficiles. J’aimerais qu’ils/elles ressentent ce sentiment de guérison, qu’ils/elles sachent qu’ils/elles ne sont pas seuls et qu’ils/elles peuvent eux aussi surmonter ces épreuves. « Strawman » et « Blood In the Water » sont deux chansons très personnelles et c’est en quelque sorte ce qu’elles font : ce sont des hymnes à la rédemption et j’espère que les fans pourront utiliser ces chansons afin de s’aider eux-mêmes.

(Photo: François Capdeville, DR)
On pourrait également voir dans « My America » une manière d’aborder la société et certains de ses défauts, mais pas d’une façon pessimiste, au contraire, en cherchant plutôt à l’améliorer.
Absolument, c’est vraiment le sens que je veux donner à « My America ». On m’a beaucoup demandé s’il s’agissait d’une chanson de protestation mais, en réalité, c’est une chanson d’amour. Elle parle d’un pays qui a des défauts et des imperfections, mais dont je suis également fier. Bien qu’il soit imparfait, j’aime mon pays et je veux continuerà m’investir afin de le faire progresser.
J’ai découvert ton groupe et ton univers lors de ta performance au Hellfest et j’ai été assez marquée par votre chanson « Boys From the Puget Sound ». Pourrais-tu nous en parler un peu ?
J’ai écrit cette chanson parce que, lorsque l’on jouait de la musique par le passé, les gens avaient la fâcheuse tendance à appeler les flics en disant que nous étions trop bruyants, trop ceci, trop cela… Et cela même lorsque nous étions dans des salles de concert et des clubs de musique ! Cette chanson était donc notre façon de leur faire un doigt d’honneur (*majeur levé*) et de dire que nous sommes là, nous sommes bruyants et nous sommes fiers de l’être.
Tu es à la croisée de différents styles musicaux. Avec quels groupes aimerais-tu jouer, partager une scène ou partir en tournée, dans un avenir proche ?
J’adorerais jouer avec Royal Blood, ce serait génial de partir en tournée avec eux… Et pourquoi pas Rage Against the Machine, aussi.
Quel est le dernier groupe que tu as écouté sur ton téléphone, ou bien qui t’inspire musicalement parlant ces derniers temps ?
Oh, ce n’est pas une question simple… Mais je dirais Sleep Token, un groupe très inspirant venant du Royaume-Uni.
Si tu pouvais rencontrer un musicien, n’importe quel artiste, qu’il soit mort ou encore en vie, de qui s’agirait-il ?
Probablement Michael Jackson. J’ai toujours voulu essayer d’adopter une approche pop à la musique. Mais j’aimerais prendre le contrepied de son influence : au lieu d’amener la pop dans la musique rock comme l’a fait Michael Jackson, j’aimerais faire l’inverse et apporter une perspective rock dans une projection pop.
Quand aurons-nous la chance de te revoir sur scène en France ?
Je serai de retour en France au mois de juillet pour les Eurockéennes de Belfort, le Musilac, le Cognac Blues Passions et le Greenland Festival.
Enfin, qu’aimerais-tu dire aux lecteurs de cette interview ?
Il y a d’innombrables choses que j’aimerais leur dire… Ces belles expériences musicales ne seraient pas les mêmes sans les fans qui écoutent nos musiques, ils/elles participent et occupent une part très importante dans ce processus de création musicale. Je leur suis vraiment reconnaissant pour cette co-création.
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