THE SEVENTH SUN - BURY TOMORROW

             The Seventh Sun est une expérience. Le genre d’album qui se savoure, assis, un bon casque sur les oreilles pour une immersion totale. Un album complet, rond, entier, comme une tasse de thé parfaitement infusée, ou un hydromel vieilli en fût.

              L’album nous enveloppe, nous possède, nous transforme. C’est un monde de noir et blanc qui s’offre à nous : des contrastes forts, entre le chant clair de Tom Prendergast et le chant crié de Dan Winter-Bates, qui confine parfois au hurlement de rage. Tout n’est qu’ombres et lumières, reflets changeants, transitions organiques qui confinent au sublime. On est à l’intérieur d’une âme humaine, qui se bat pour sa survie et pour faire entendre son mal.

              C’est l’ultime album live. En faisant écho à nos expériences, l’album nous permet de les exorciser, annonçant un défoulement à la limite du tribal dans les concerts à venir. La batterie d'Adam Jackson est le fil conducteur de cette colère, nous frappant d’uppercuts pour nous laisser K.O., épuisés mais vivants. L’instrumentation, véritable morceau de choix dans ce nouvel opus, nous offre son éventail de sensations, des plus douces aux plus aveuglantes. La musique nous renvoie à la part ignorée de nous-même, révélant ce que nous nous cachions sans même le savoir.  

              S’il se fait miroir de nos ressentis les plus sombres, l’album nous adresse cependant une lueur d’espoir. La possibilité d’une connexion, avec celles et ceux qui souffrent comme nous. La reconnaissance de cette maladie, de son cheminement interminable, des combats avec soi-même, et, malgré tout, quelque part, une chance de guérison.  Malgré les doutes et les hurlements, les jours de ras-le-bol (« I crave what I can never have, watch me fall » - Forced Divide), nous pouvons trouver la force de nous relever, en mettant en lumière ce que nous ressentons, à l’exemple des Enfants du Septième Soleil.

                Sans concessions, l’album se refuse aux clichés, cherchant la justesse du ton dans une palette variée d’instruments et de voix. Indivisible, il s’écoute comme une œuvre d’art totale, profonde et équilibrée. Cette nouvelle production, aux effets thérapeutiques, mérite sa place au palmarès des meilleurs albums metal de l'année, et certainement son titre d'album le plus abouti de Bury Tomorrow.

Blandine Marcé (Blandus)

Note : 10/10

Recommandations de la rédaction : Le breakdown/solo de batterie sur Abandon Us vous transportera dans un autre univers. Le piano de Majesty et le chant clair de Begin Again vous aideront à dissiper la mélancolie des mauvais jours. Quant à l'intro de Forced Divide, nous la recommandons chaudement pour tous cas de force majeure.

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