In Flames - I, The Mask

In Flames - I, The Mask
Genre : Pays : Label : Sortie :
Death Melodic / Metalcore
Suède
Eleven Seven - Nuclear Blast
1er Mars 2019
Note finale : 9,5 / 10

 

Il est de ces albums qui divisent. I, the Mask symbolise à lui seul l’effervescence que peuvent générer certains fans de la première heure face à l’évolution des artistes.

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, parlons un peu de sa naissance. L’album, produit a Los Angeles, est assez inédit car Fridén et Gelotte ont atterri sur le sol américain trois semaines avant l’enregistrement… sans titre précis en tête, si ce n’est des bribes de riffs ou de paroles.

Avec l’appui de Niclas Engelin (guitare), Bryce Paul Newman (basse), Joe Rickard puis Tanner Wayne (batterie), Howard Benson, déjà présent pour secouer les plumes de Fridén et Gelotte sur Battles, Chris Lord-Alge au mixage et Ted Jensen au mastering, le projet I, the Mask a donc pris vie. 

Si l’album, pris intrinsèquement est à mon sens une vraie réussite, il se heurte à la nostalgie de certains fans qui désespèrent de voir revenir l’In Flames de The Jester Race, dont le death metal mélodique n’a plus grand-chose à voir avec l’esprit alternatif plus modéré et accessible d’I, the Mask. Mais si cet album ne trouve pas la majorité de son public chez les fans de la première heure, il séduit ceux qui ont pris le train en route, à l’époque de Siren Charms et de son fameux « Rusted Nails ». Et pour cause, en se laissant porter d’un titre à l’autre, on découvre à quel point chaque morceau est une pépite, animé de riffs de guitares qui restent ancrés dans la tête et de paroles que l’on a envie d'hurler à qui voudra l’entendre. Car cet album touche tout le monde, avec des textes dans lesquels on peut forcément s’identifier, que l’on prenne l’angle de la déception amoureuse, des problèmes familiaux, de la religion, de la recherche de soi… I, the Mask s’adresse à tous. C’est aussi le mystère du sens derrière les mots qui fascine à propos de cet album. A chaque texte on s’interroge : de qui parle Anders ? Ou bien à qui ? L’histoire ne le dit pas toujours, laisse à chacun la liberté d’interprétation, et la possibilité de faire résonner son histoire personnelle à travers les différents morceaux.

Est-ce que ce ne serait pas le propre de l’art ?

Musicalement parlant, cet album est un grand huit. Après une introduction marquée sur « Voices » qui permet de rentrer dans le vif du sujet par la grande porte, la montée se poursuit sur « I, the Mask » qui combine également le duo magique guitares groovy et growl intense en y ajoutant une pincée de cette ambiance épique caractéristique des racines du groupe.

L’atmosphère bien ancrée, on redescend d’un cran sur « Call My Name » qui joue la carte d’un chant plus clair et d’une rythmique plus douce. On s’attendrait à continuer la descente gentiment, mais il n’en est rien puisqu’arrive une des pierres angulaires de l’album qu’est « I Am Above ».

À mon sens, le morceau le plus agressif de l’album tant par la quasi-absence de cette mélodie guitaristique si présente dans tous les autres titres que par la puissance de la voix dont la rage sous-jacente n’a pas besoin d’être plus expliquée. À écouter d’urgence si vous avez des comptes à régler avec quelqu’un.

On reprend son souffle sur « Follow Me ». L’arrivée de la guitare sèche sans transition surprend l’oreille, mais on évolue rapidement vers ces riffs mélodieux si familiers et sur une voix claire qui nous entraîne vers un morceau à mi-chemin entre balade et punch.

Sans transition à nouveau, on se retrouve projeté sur une intro vocale bien sentie. « (This is Our) House » est surprenant de bout en bout. On a du mal à trouver ses marques sur les premiers instants, tant la construction du morceau est inhabituelle mais finalement, les coups de toms de Tanner Wayne en arrière-plan, comme frappés sur un tambour de guerre, et les chœurs d’enfants font le travail, et on a envie de se lever et d’hurler avec Anders.

Retour sur une formule classique avec « We Will Remember », dédiée aux fans du groupe, et « In This Life ». « Burn » arrive ensuite et prend le revers, au cas où on commencerait à trop se laisser bercer par la douceur des derniers morceaux. Le scream est de retour, accompagné d’une batterie plus punchy qui donne envie de lancer un Circle Pit dans son salon.

« Deep Inside » surprend davantage par son intro aux accents d’orient que par le reste. Le refrain reste catchy comme sait si bien le faire In Flames sur cet album, mais à ce stade de la setlist, on est quelque peu entrés dans une routine où les morceaux doivent sortir du lot pour nous interpeller.

C’est justement le cas des deux derniers morceaux. Le grand huit touche à sa fin, aucun doute que l’on est sur la descente et qu’Anders et son équipe ont décidé de nous quitter en douceur. A commencer par « All The Pain » qui offre une très belle prestation sur tout le panel vocal du chanteur et quelques accents électro assez inattendus. Puis arrive « Stay With Me », ou l’apothéose.

La balade, c’est parfois le passage obligé dans un album, l’exercice auquel il faut se contraindre parce que « c’est comme ça ». Dans le cas d’I, the Mask, je ne prends pas de risques en disant que ce morceau est probablement un des plus réussis de l’album. Les riffs de Björn ont laissé place à une guitare sèche plus timide mais dont la mélodie est totalement envoûtante, et sublime un Anders qui semble ouvrir son cœur avec une émotion dans la voix que l’on devine profondément vraie. Des frissons vous dites ? A n’en pas douter, c’est la conclusion parfaite d’un voyage qui ne donne qu’une envie… Rester encore !

En conclusion, I, the Mask joue à merveille l’alternance entre des références discrètes aux racines death mélodiques puissantes et brutes d’In Flames et un travail de voix claire posée et incroyablement planante.

Certes, les performances musicales sont surtout placées sur le chant et la guitare solo, tandis que la batterie et la basse sont surtout là en support. Et certes, l’album est principalement construit sur une formule couplet, refrain catchy, solo. Et alors ? La magie opère, et c’est bien tout ce qu’on demande à In Flames, ou à la musique en général.

AnnaHell

Tracklist

  1. Voices
  2. I, the Mask
  3. Call My Name
  4. I Am Above
  5. Follow Me
  6. (This Is Our) House
  7. We Will Remember
  8. In This Life
  9. Burn
  10. Deep Inside
  11. All the Pain
  12. Stay With Me
4:47 3:41 3:33 3:49 4:55 4:18 4:04 3:52 3:43 4:21 4:29 5:16

Lineup

Anders Fridén (Chant)

Bryce Paul Newman (Basse)

Tanner Wayne (Batteur)

Björn Gelotte (Guitare)

Niclas Engelin ( Guitare)

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