Ferriterium - Le Dernier livre

Le one man band mené par la main d’un des membres de Karne est revenu avec un deuxième album où il s’est donné comme mission de nous faire rencontrer le divin. Saura-t-il nous faire voir la lumière qui nous mène au grand barbu ? « Let’s find out » ! 

En effet, la bible est l’une des grandes sources d’inspiration pour FERRITERIUM, mais attention Raido n’est pas là pour y prêter allégeance, tout comme il ne va pas faire une diatribe du saint livre comme beaucoup d’autres groupes de Black Metal ont tendance à faire. Celui-ci va plutôt nous conter ses histoires et légendes et c’est toute cette grandeur archangélique qui va se ressentir dans sa musique. 

“Le Dernier Livre” sera ici le réceptacle de l’Apocalypse selon Saint-Jean, texte apocryphe contant la lutte opposant Dieu, le Christ ainsi que son peuple face à Satan et autres puissances démoniaques se résultant alors sur la chute de Babylone qui donnera naissance à une nouvelle Jérusalem descendant du ciel. Ayant déjà nourri une certaine passion quant à une multitude d’histoires aux accents religieux, c’est donc avec enthousiasme que je me plonge dans ce grand tableau archaïque que nous présente notre Romarimontain. 

À peine le temps d'inspirer un coup que le souffle divin des guitares vient nous illuminer le visage et nous jeter dans ce cadre opposant la « Grande Citée » aux « Geôles Enflammées ». Une entrée dans l’album direct qui nous promet un voyage rempli de revirements. C’est donc d'un regard bénin que l'on contemple cette silhouette qui se dessine devant nous, c’est celle du Tout-puissant qui, en faisant gronder les fûts, nous présente sa colère immaculée. On ressentira alors tout au fil de l'album le fossé qui sépare notre humanité fébrile face aux forces des cieux et des abysses de notre monde. C’est cette glorieuse sensation de se plonger dans un plan qui est autre que le nôtre qui rend cet album spécial par rapport à un autre album de Black metal « classique ». C’est cette sensation de s'envoler vers les grandes portes avant que la colère grondante de Dieu nous renvoie dans les tréfonds de notre planète. Un ascenseur émotionnel en d'autres mots. C’est une expédition qui, guidée par la musique, nous mène au travers des divers affrontements menant à la fin de Babylone.

Il y a une sorte de grandeur dans cet album créé par ce combo délétère des riffs transcendant des guitares (qui font certes beaucoup penser à ce qu'il pouvait se faire avec Karne), de la batterie infernale matraquée par une pluie diluviale de coups et le chant de Raido qui vient nous conter le choc entre la lumière surgissant des abîmes et l'ombre des astres qui tombent sur notre terre tel un déluge causé par la colère des acteurs de l'apocalypse. 

Je sais bien que par ces mots, vous devriez avoir l'impression que je vous présente le Graal, mais si je peux nuancer mon propos en guise de conclusion, il est vrai que l'album peut avoir un côté peut-être plus prévisible qu'un Sünhopfer auquel ce projet est souvent comparé. On ressentira clairement la patte « Karne » au niveau du riffing. Si je devais citer un album des messieurs pour démontrer ce que j'avance, je pense par exemple à « Faith In Flesh ». Mais malgré ces points qui, personnellement, n'ont pas eu don de me déranger du tout, vous trouverez un très bon disque de black metal qui saura se démarquer d'autres productions du même style en y présentant une musique pleine de grandeur et résolument efficace ! 

La Goutte