Brutus - Nest

Hassle Records
Mars 2019

C’est après énormément d’écoutes que je me décide enfin à revenir sur le petit dernier de BRUTUS ! Un album qui aura marqué la fin de mon année 2019 suite à la surprise que j’ai eu en les voyant en live lors de leur tournée en support des grands CULT OF LUNA qui était l’objet premier de mon déplacement. C’est donc suite à ce concert que j’ai décidé de me plonger un peu plus dans ce que fait ce trio, petite étoile montante de ces dernières années. Les trois Belges ont très vite réussi à faire parler d'eux grâce à une particularité étant que la chanteuse assure aussi la batterie. Cela ne vient certes pas apporter quelque chose musicalement, mais c’est un atout commercial permettant d’attiser l’attention des croquants et croquantes devant ce tableau peu commun.
BRUTUS nous gratifie donc d’une guitare nous faisant tout de suite penser à du post-rock et qui saura nous calmer comme nous lancer dans des crises d'épilepsie lorsqu'elle sera accompagnée par une batterie matraquée de mille feux par la chanteuse. Celle-ci aura d'ailleurs don de nous charmer avec sa voix tant planante que briseuse de cœur. La basse va, elle, donner du corps et de la puissance aux compositions des Belges poussant alors à nos oreilles ce mélange unique qu’est la musique de BRUTUS.
Je dois avouer qu’il est complexe pour moi d’expliquer mon ressenti par rapport à ce disque. Car bien que ce dernier ait pris beaucoup de maturité comparé à « Burst » (que j’appréciais déjà), je gardais certaines réserves lors de mes premières écoutes dans le sens où j’avais le sentiment de rester sur ma faim à la fin de certaines chansons. Mais au final, on se laisse au fil des écoutes petit à petit entraîner dans leur univers et je me suis trouvé à apprécier de plus en plus l’album au point que celui-ci devienne le premier à m’avoir fait subir des insomnies tant chaque musique restait dans la tête à force de l’écouter plusieurs fois par jour. Ses défauts s’étaient en sommes transformés en qualité.
Le trio est aussi un micmac d’émotions retransmis à la perfection grâce à la voix de Jennifer qui a un timbre assez à part. Elle arrive à nous toucher et à nous faire ressentir plein d’émotions, la colère comme sur Cemetery, de la rage sur la fin de Techno, elle nous brise le cœur sur Carry ou Distance. Les paroles nous restent dans la tête, refrain comme couplet, la sincérité dans sa voix est probablement sa plus grande qualité et ce qui lui permet de nous faire ressentir tout cela. Mais il y a aussi tout le côté « épique » des chansons comme on peut voir à la fin de presque chacune, chose qui me parle énormément et m’emporte à tous les coups. Ce mélange instrumental, dans lequel les trois Belges excellent créé parfaitement cette atmosphère. C’est presque étrange de voir les pistes autant évoluer alors que celles-ci sont pour la plupart d’une durée relativement courte. On garde grâce à ce format bref une sorte d’efficacité tout au long de l'album tout en gardant ce côté épique et atmosphérique qui nous donne envie de lever les mains au ciel.
Pour revenir sur ce sentiment que j’avais au début où je disais « rester sur ma faim », c’était dû au fait que chaque chapitre se coupait presque au milieu de son ascension pour faire place au prochain. J’avais l’impression de me faire couper l’herbe sous le pied, j’en voulais plus ! Et c’était toujours sur ce final magnifique qu’est Sugar Dragon que je me retrouvais rassasié. Cette dernière chanson prend vraiment le temps d’exploser complétement et sans retenue. Nous laissant alors voyager à notre gré dans ce tourbillon qui se créé entre le fracas de la batterie la guitare en transe, la puissance de la basse et le chant touchant de la chanteuse. C’est, je pense, ce sentiment qui m’a créé cette sorte d’addiction à « Nest », cette sensation d’en vouloir toujours plus et qui n’arrivait à son avènement que sur les dernières notes du disque. Une sorte de drogue que j’étais obligé de remettre et re écouter en boucle pour tenter d’assouvir cette faim qui n’en terminait pas.
Une relation à la musique unique s’est alors créée pour moi avec cet album, chose qui ne sera peut-être pas le cas pour le reste d’entre vous, mais vous y trouverez au moins une œuvre pleine d’efficacité et de sincérité portée par une atmosphère planante et puissante cela malgré les quelques défauts que l’on peut lui attribuer.
La Goutte
Tracklist
- Fire
- Django
- Cemetery
- Techno
- Carry
- War
- Blind
- Distance
- Space
- Horde V
- Sugar Dragon
Merch
Lineup
Stefanie Mannaerts (Chant / Batterie)
Stijn Vanhoegaerden (Guitare)
Peter Mulders (Basse)
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