AKHLYS - MELINOE

Genre : Pays : Label : Sortie :

Black Ambient Metal Etats-Unis
Debemur Morti Productions
Septembre 2020

Note finale : 9/ 10

 29/07/22

Akhlys nous vient tout droit des States, one-man band de Naas Acalmeth, homme aux multi-projets (Bestia Arcana, NightBringer) et multi-instrumentiste, avec un premier album Supplication en 2009 totalement Dark Ambient, puis en 2015 The Dreaming I où les compositions glissent sombrement vers du black occulte. Enfin, en décembre 2020, la pépite Melinoë voit le jour chez Debemur Morti Productions, offrant le rôle de batteur à Eoghan (Aoratos).

 L’artwork malaisant est une œuvre de Kontamination Design. Mélinoé, selon les hymnes orphiques est la fille de Zeus et Persephone, déesse des fantômes et des cauchemars, celle-ci étant née mi blanche, mi noire. Cette dualité colle parfaitement aux ressentis d’écoute de l’album, magnifique horreur.

Comme pour le précédent album, Melinoë est structuré par cinq morceaux pour un peu plus de 3/4h de torture.

Paré d'une courte intro sommaire, Somniloquy, qui signifie le fait de parler en dormant, nous plonge dans une ambiance glauque et terrifiante. La cadence démentielle de la batterie avec les mélodies répétitives de la guitare nous ouvre la porte d’un monde de panique et de cauchemars. Le morceau Pnigalion, cauchemar en ancien grec, avec ses douze minutes de torture, est à la hauteur de sa dénomination. Les riffs lancinants accentuent le tourbillon d’épouvante qui nous mène droit dans les limbes dans lesquels on se retrouve coincé par le malaisant et surprenant Succubare, une sorte de perpétuelle intro qui ne démarre jamais. À peine le temps de reprendre son souffle que l’horreur repart de plus belle, pour notre plus grande souffrance jouissive, avec Ephialtes et ses vociférations douloureuses. Toujours dans la même thématique cauchemardesque sombre et intolérable, les terreurs s’achèvent enfin grâce à, ou à cause d’Incubatio, et son apothéose de violences psychiques : des cris d’une profondeur inouïe, une batterie alternant rythmes lourds et ambiants puis atrocement rapides et percutants, accompagnés par des riffs ahurissants, pour un final imposant un moment de silence afin de comprendre ce qu’il vient de se passer.

Avec toute la violence que l’on réceptionne en pleine tronche, et c’est bien pour cela qu’on l’écoute, Mélinoë, fait partie de ces albums addictifs, incarnant parfaitement la dualité de la déesse qui lui a donné son nom,  vers lesquels on revient toujours avec un grand plaisir tout en sachant qu’on va être malmené.